Âpre et radical
Je n'ai vu aucun film de Cédric Kahn avant celui-ci et je dois dire que j'ai été surpris par la radicalité du film. On a un film en huis clos (enfin à part la scène d'ouverture qui sert vraiment à...
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le 3 oct. 2023
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Nouveau film de procès, genre décidemment en vogue dans le cinéma français actuellement, et nouvelle réussite, certes moins éclatante qu’Anatomie d’une chute mais qui s’impose par un parti-pris créatif bien différent. Le Procès Goldman est dans la reconstitution pure, jouant dans sa mise en scène sur un quasi-huis-clos (seules quelques apartés en cellule viennent interrompre le procès) et l’explosivité d’un procès qui a passionné la France à la fin des années 70. Cédric Kahn ne se prive d’aucun artifice pour nous plonger au cœur du prétoire et des échanges féroces entre les différents partis. Costumes et coiffures d’époque, cadrage en 4 :3, photographie granuleuse imitant les clichés d’alors, prises de parole très théâtrales des intervenants, dialogues très écrits, Le Procès Goldman répond à une mécanique bien huilée qui accroche progressivement le spectateur et rend son contenu passionnant, en particulier grâces à ses joutes verbales hautes en couleur et enlevées.
Porté par le charisme de Arieh Worthalter dans le costume de Pierre Goldman et l’investissement de Arthur Harari dans la robe de son avocat, le film de Kahn raconte aussi une époque, le fonctionnement de sa justice et de sa police, et dialogue forcément avec notre temps, donnant aussi des clefs pour l’appréhender.
Sec et radical dans sa forme, mais accrocheur dans la manière qu’il a de ressusciter une époque, Le Procès Goldman ne cherche pas faire surgir la vérité mais à donner la lecture d’un homme complexe dans un contexte politique et social qui l’est tout autant.
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Créée
le 3 oct. 2023
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