Âpre et radical
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Je l'avoue en préambule : avant de voir ce film, je ne connaissais rien de Pierre Goldman, ni de ses procès.
J'ai donc découvert ce personnage de révolutionnaire intellectuel devenu minable bandit. Reconnaissant plusieurs braquages, mais clamant son innocence au sujet d'une attaque de pharmacie qui a dégénéré et fait plusieurs victimes. Après une première condamnation à perpétuité, Goldman bénéficie d'un second procès en 1976, où il joue littéralement sa vie.
Ici, peu d'artifices autres que le jeu et l'écriture. Tout est en huis-clos, et presque tout se déroulera dans le tribunal. Le format d'image 4/3, la lumière naturelle (l'ensemble a été filmé dans un décor surmonté d'une verrière), les costumes d'époque, le grain choisi, donnent l'impression de regarder un poignant docu-fiction des 70's.
Néanmoins c'est palpitant de bout en bout ! Entre la performance des acteurs, et les scénaristes qui, entre quelques libertés, ont retravaillé des éléments des archives du vrai procès. Il n'y a aucun temps mort, et une évocation sans concession du système judiciaire français, qui demeure d'actualité.
Une cour qui devient vite cacophonique. Des avocats qui font dans les effets de style et les tactiques de bas étage. Une police qui peut virer au racisme. Et le rôle clé donné aux témoins oculaires, pourtant peu fiables, a fortiori des années après les faits.
L'autre aspect captivant est la personnalité de Pierre Goldman (excellent Arieh Worthalter), que l'on voit rapidement émerger. Grande gueule, intellectuel n'ayant pas peur des bons mots en plein procès, victime d'un sentiment de persécution (tous ceux qui l'accusent lui paraissent antisémite ou fascistes), réagissant au quart de tour... Un personnage antipathique mais fascinant, insaisissable.
A noter aussi, la participation de Arthur Harari, ici en tant qu'acteur. Il est également réalisateur et scénariste, et a notamment co-écrit... "Anatomie d'une Chute". Sorti un mois avant et accompagné d'un triomphe critique, le film de Justine Triet n'a pas laissé beaucoup de place à celui de Cédric Kahn, qui a reçu un accueil public tiède (moins de 400 000 entrées).
Dommage car il s'agit là aussi d'un beau film de prétoires à la française !
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Créée
le 17 févr. 2024
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