Le Promeneur du Champ de Mars par Galderon
Fidèle à lui-même, Robert Guédiguian laisse largement le champ libre à ses comédiens et aux dialogues. La mise en scène est discrète, elle se limite souvent à accompagner le biographe et ses discussions avec le Président.
Et c'est sans doute grâce à cette retenue, cette modestie, que le sous texte et les frustrations du protagoniste face à un vieil homme qui esquive les questions épineuses (son ancien lien avec la droite vichyste, sa conviction socialiste) parviennent à mettre en avant la question de l'endurance de ses propres convictions politiques.
Ceci dit, quelque chose d'autre, de plus profondément humain coexiste avec ce questionnement idéologique : souvent le plan s'élargit là où un champ/contre-champ aurait fait son travail sans soucis. Ce recul régulier remet en contexte les dialogues et le statut de Président. On y retrouve un vieillard, qui se sait proche de la disparition et de l'oubli. Qui est fatigué par le cortège qui l'entoure et qui lui est pourtant nécessaire. Qui est ému d'avoir une figure de la jeunesse à ses côtés. Qui se bat pour garder sa dignité d'homme, jusqu'au bout.