Je n’ai pas lu le livre de Sorj Chalandon, prix Goncourt des Lycéens 2013, reporter libanais, dont le réalisateur s’est inspiré. Georges interprété par Laurent Lafitte est un homme de théâtre complètement dépassé par les événements. Il arrive au Liban pour honorer son mentor et surtout tenter l’alliance impossible de plusieurs communautés religieuses. Le film débute par la fin, l’année 1983 et le «départ» de Georges du Liban. Retour un an en arrière en 1982, son entretien avec son ami malade, dans une chambre d’hôpital, occupé à le raser, auquel il fait une promesse. Celle-ci consiste à monter une pièce de Théâtre dans un lieu insensé, à Beyrouth, une sorte de ligne verte, ligne de démarcation pour une trêve de quelques temps. Georges tombera de très haut, propulsé dans le conflit malgré lui. L’Amour pour son Antigone est passionné et fusionnel. Quelle connerie la guerre ! Au milieu de scènes de désolation, de décombres, de haine, de morts pourquoi et/ou pour rien, tentative de Paix de courte durée. Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, il partira…et reviendra.. pour revoir son Antigone, celle qui ne voulait pas trahir.. La musique sourde participe à l’émotion et la peur qui nous envahissent dans la seconde partie du film. Le final est inéluctable mais je vous laisse découvrir cet excellent film qui va résonner encore très longtemps en moi.. Laurent Lafitte est à saluer! Très bon acteur issu de la Comédie Française, au sommet de son Art, ici. Il faut souligner également le jeu de l’acteur Simon Abkarian, l’ami libanais et celui de Bernard Bloch, l’ami parisien de Georges, ainsi que la présence lumineuse de Manal Issa. Allez voir ce film dur, puissant et violent. L’inextricable conflit israélo-palestinien insoluble est au cœur de l’actualité à nouveau. Coup de cœur ! La scène irréaliste et absurde du guerrier armé jusqu’aux dents et également poète m’a prise aux tripes ! Tragique et vraiment émouvant !