« Straight Shooting » (« Le ranch Diavolo » mais sans Satanas) est le premier long métrage de John Ford qui avait déjà réalisé cinq courts métrages en 1917. Sans préjuger de leur qualité (je ne les ai pas vus), les cinquante sept minutes sont plus ou moins bien tenues dans la durée. Une mise en place très claire qui explique les enjeux et aspirations de chacun et une dernière partie qui montre déjà le talent évident du réalisateur et un style qui se retrouvera dans les futurs grands western (les chevauchées de « Stagecoach » et les films de cavalerie, l’encadrement de la porte de « The Searchers »). C’est aussi le premier grand rôle d’Harry Carey qui donne la réplique à la charmante et émouvante Molly Malone. D’emblée, dans la lutte du puissant contre l’honnête fermier (qui deviendra un thème fréquent du western) le cinéaste d’intéresse avant tout à l’humain, y compris la soulographie avec le héros et le méchant. Cette scène trop longue et mal fichue fonctionne mal. Comme quoi pas sans qualité, mais pas sans reproche.