Un sujet difficile (filmer les camps ) dont le film se sort plutôt bien, malgré une scène inaugurale (l'agonie d'un pendu) et quelques effets de mise en scène au début qui inquiètent un peu. La longue attente (avant que les deux évadés gagnent l'extérieur du camp) est bien retranscrite. La suite (leur longue cavale) est traitée par moments d'une façon qui m'a un peu rappelé (sans la déconstruction du récit) Les diamants de la nuit, un film tchécoslovaque sur deux jeunes gens qui s'échappaient d'un convoi (mais les deux films ne se ressemblent pas), film dont certains choix de mise en scène m'avaient d'ailleurs rappelé Le fils de Saul;
L'entretien final (avec l'incrédulité des interlocuteurs) est traité un peu brièvement, alors qu'il aurait sans doute été encore plus intéressant d'axer le film sur ce thème.
On mettra au crédit du film une bonne gestion des différentes langues, entre allemand, slovaque (ou polonais) et anglais.
Le plus glaçant reste toutefois le générique de fin. Sur le déroulement de celui-ci, on entend des déclarations de politiciens xénophobes, réactionnaires, racistes, homophobes (et j'en passe) de notre époque. On reconnaît Marine Le Pen et Donald Trump, on peut sans doute y ajouter Salvini, Orban et quelques autres. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, pas de comparaison directe entre le sort des déportés et celui des migrants, Roms, ou autres évoqués dans ces textes. Juste un appel à rester vigilants devant ces paroles de haine, quand on voit à quoi ça peut mener...