Des hommes se transforment doucement en animaux. On les surnomme les "bestioles" et sont rejetés par tous. On suit un père et son fils à la recherche d'une mère atteinte par cette mutation. Un récit fantastique - rare dans le cinéma français - à la forte tonalité politique et sociologique et développant une ébauche de bestiaire merveilleux. L'esthétique mise avec bonheur sur le réalisme (peu d'effets numériques). Un film poétique, élégiaque (les séquences dans la forêt entre Fix et Emile) puis poignant et désespéré. Il développe le thème du rejet de l'autre, de la différence, du racisme, de l'exclusion et finalement de la violence avec beaucoup d'acuité et de justesse. Il brosse aussi une relation père/fils malmenée mais solide. Tout cela sans aucun stéréotype. Romain Duris et Paul Kircher (son phrasé, sa gestuelle) sont remarquables. Il faut aussi saluer Tom Mercier, majestueux et émouvant. En revanche, le rôle tenu par Adèle Exarchopoulos manque un peu de relief.