Alors qu'il était absent des écrans depuis dix ans, sûrement terrassé par l'infantilisme navrant dans lequel la saga avait fini par sombrer, notre cher Gojira revient des limbes en 1984, à l'occasion des trente ans du film original et matriciel de Honda. Le parti pris est clair: on bazarde tout ce qui a précédé et on reprend quasiment depuis le début.
Une bonne nouvelle qui est malheureusement suivit par une mauvaise. Oui, Gojira retrouve enfin toute son aura menaçante, dieu destructeur envoyé sur terre par Dame Nature pour broyer de l'humain irrespectueux avec son environnement. Pas de sauveur de l'humanité, pas de parties de volley-ball et de catch avec d'autres grosses bêbêtes, le Gojira tendance 80's se la joue solo et est aussi vénère que son grand-père des 50's. Mais non, "Le retour de Godzilla" n'est pas pour autant un bon film.
Bouffé par une exposition interminable et par un scénario incapable du moindre enjeu humain ou politique (on tape rapidement dans la guerre froide et dans le film catastrophe sans trop y croire), "Le retour de Godzilla" est un épisode incroyablement chiant, ne valant que pour sa dernière demie-heure, généreuse en attaque du gros lézard. Mais attention, n'allez pas croire qu'il s'agisse d'un morceau de bravoure d'anthologie, loin de là. Les effets visuels n'ayant pas franchement l'air d'avoir évolué en dix ans (ah si, on a un Godzi de six mètres pour quelques plans figés), le film de Koji Hashimoto réussit le tour de force d'être aussi cheap que les épisodes précédents, le charme rétro en moins bien évidemment.
Un retour plus ou moins raté bien que pas totalement honteux pour notre gros lézard radioactif d'amour qui, même s'il redevient momentanément l'enculé de service qu'il a toujours été, peine à retrouver la forme olympique de sa folle jeunesse.