On nous bassine depuis 20 ans avec les grands et petits crus alleniens, histoire de faire le buzz et d'être dans le sens du vent. Le Rêve de Cassandre avait été particulièrement mal aimé au moment de sa sortie en salles, pourtant, même si ce n'est pas une réussite incontestable équivalente à Match Point, on regarde sans ennui cette intrigue fraternelle et policière. Le film dispose en effet de quatre atouts majeurs : la musique de Philip Glass, la photographie somptueuse de Vilmos Zsigmond, une mise en scène toujours inspirée (le film multiplie les lieux et les décors et de très beaux plans séquences) et la distribution. Colin Farrell est comme souvent très juste. Le drame qui se noue a la puissance d'une tragédie qui conduit les frères vers leur destin inéluctable. Reste que cette énième réflexion sur la relativité du bien et du mal (Match Point, Crimes et Délits) est parfois écrite au premier degré, encombrée de dialogues répétitifs. L'exploration de la middle class britannique est aussi montrée sans grande conviction.