Parmi les films les plus estimés par John Wayne, Le Réveil de la Sorcière Rouge accuse aujourd’hui son âge. Au-delà des procédés de trucages dépassés qui doivent être acceptés lorsqu’on visionne ce type de films, c’est la narration alambiquée et la platitude de la réalisation qui empêchent l’entreprise d’acquérir un véritable souffle. Comparé au travail d’un Cecil B. DeMille par exemple capable de mêler fresque romantique et aventure trépidante, Edward Ludwig finit par s’enliser dans le drame sentimental trop bancal pour emporter l’adhésion.
Si certaines séquences sont particulièrement réussies, voire poétiques par moments, et si les personnages ont une véritable ambiguïté, le récit manque de limpidité pour s’apparenter à la tragédie qu’il voudrait être. Trop « premier degré » dans ses intentions, il agace parfois par sa naïveté et son incapacité à conserver une certaine profondeur qu’il effleure par moments.
Les flashbacks maladroits et les motivations nébuleuses de chacun des personnages font que le film reste un honnête divertissement qui ne parvient pas à se hisser à la hauteur de ses ambitions. C’est dommage notamment pour John Wayne qui montre ici qu’il n’était pas uniquement à son aise un colt enfoncé dans son ceinturon.