Si, comme moi, vous aimez les robots et les bons sentiments, déjà voyez A.I. de Steven Spielberg (on ne dit jamais assez à quel point ce film est top), et ensuite foncez découvrir Le Robot Sauvage. Passé le déplaisir d'une salle bondée, cernés par des pitchounes qui malaxent vigoureusement leur paquet de bonbecs, vous allez plonger dans un univers émouvant, beau, simple et efficace.
C'est probablement le mot d'ordre du long-métrage signé Chris Sanders, dernière œuvre de Dreamworks : efficace. L'intrigue n'est pas des plus originales : bien évidemment le personnage principal - Roz, le robot perdu sur cette île au milieu de nulle part - finira par s'humaniser au contact de l'oie Joli-Bec, bien évidemment que tous les animaux de l'île vont s'unir pour défendre leur territoire des méchants robots de la grande firme Universal Mechanics, mais tout est fait avec un savoir-faire qui fait franchement plaisir.
Cette animation 3D mélangée avec des éléments 2D est sublime, les personnages sont bien écrits : Roz, ce robot utilitaire programmé pour mener à bien les missions qu'on lui confie et qui se découvre peu à peu un instinct maternelle, les animaux de l'île, prisonniers de leur instinct animal qui, dans un cheminement inverse, finissent par s'entraider pour survivre. Chaque personnage évolue, dépasse sa condition, qu'elle soit fruit d'un instinct ou d'un programme. En bref, l'écriture du film est soigné et c'est super plaisant.
Mention spécial à certaines fulgurances du film, empreintes d'une maturité que j'ai été heureux de découvrir dans un DreamWorks : comme l'absence d'angélisme niais quant à l'instinct primaire des animaux, dont certains meurent, se font dévorer ou perdent leurs petits ; et également cette séquence prophétique où les oies en pleine migration survolent des villes humaines submergées par les eaux. Ce film l'a compris : qui dit bon film d'animation pour enfant dit une grande maturité dans l'écriture.