Le Roi danse sort Corbiau de ses habitudes musicales pour le révéler en tant que grand maître du film historique francophone. C'est toujours télévisuel mais bien loin d'être un mal quand ça permet la conception d'une œuvre où l'on s'oublie, porté par rien moins que la somptuosité légitimement promise par la rencontre de Louis XIV, Lully et Molière. Il est très probable que, sans un fort fond télévisuel, le film n'ait pas tout ce qui en fait une perle cinématographique. Les noms familiers de la Renaissance française s'y succèdent avec une élégance sans faille, et la discipline propre à chacun des trois hommes (commander, composer et faire rire) remplissent si joliment l'histoire avec un petit h qu'on en oublie que l'art formait, en réalité, une bien infime partie de celle avec un grand H.
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