Le Roi et l'Oiseau, de Mein Kampf à Nirvana.
Merde.
Merde merde.
Merde merde merde merde merde.
Ça m'énerve. Vraiment. Et pour plein de raisons. Merde !
1/ Du simple fonctionnement de l'individualiste (dit "K_for_Krinein", ou "fumier d'égoïste", ou encore "protozoaire de merde", enfin tout ce que vous voulez qui pâlit bleuté à faner le cul d'Yves Klein, face à un groupe d'individus qui bêlent à la même idée)
Non ! Non à ceux qui pensent sincèrement, profondément, péri-analement, qu'on peut rallier quelqu'un, qui plus est un individualiste notoire, à son opinion :
- en se tordant de joie comme une espagnole transverbérée lorsque l'on prononce, seulement du bout des lèvres, le simple titre : "Le Roi et l'Oiseau" ;
- en tartinant tout son catéchisme béat de guérilleros MTV sur la supériorité de la liberté de pensée sur l'obscurantisme, de la démocratie sur le totalitarisme, de la fière indépendance sur le parasitisme abscons, du bon kebab sur McWorld, de la bite toute dure sur la guimauve frustrée, de la chatte qui vole sur le vagin-tupperware ;
- en dégueulant, à tout va, son bonheur nostalgique de retrouver LE "chef d'œuvre" qui aurait dessiner un premier sourire, sourire ancestral qui serait censé attester du couronnement NON-NÉGOCIABLE de tel ou tel film (ce qui sous-entend, quand on prend un peu de recul, qu'on ose donner crédit à la première banane d'un pré-pubère qui se barbouillait encore la gueule de confiture d'intestin grêle).
Non ! Non ! Crénom ! Vous n'arriverez JAMAIS à enthousiasmer un individualiste forcené en vous pointant à deux, trois, ou 101 illuminés pour glapir que telle ou telle œuvre est magnifique. Non. L'individualiste, ça le braque de voir la meute. Pour peu qu'il soit aigri comme un Bacri, ou pisse-vinaigre comme un Sean Penn, votre individualiste sera tout à coup enragé, anémié, désarmé face à ce complet raffut des bienheureux du cul qui brille. Alors non, inutile. Plus vous levez les bras en bon winner, faussement dépositaires du génie cinéphile, mais vrais moudjahid du bon goût dégoulinant, plus vous marquerez vÔtre "précieux" (dans notre cas, "Le Roi et l'Oiseau") du sceau de la gloire béotienne, écrémée d'un grand renfort de pougnette auto-satisfaite.
Bref, renoncez au grand vacarme de l'apéro-propagande. Filez simplement, doucement le DVD à cet ami que vous voulez convertir. Puis, laissez macérer, et si un beau jour vient, peut-être que votre individualiste rejoindra vos rangs ; et alors seulement, nous pourrons fracasser à l'unisson nos phallus ailés sur l'autel de la bonne parole : "oh oui, le roi et l'oiseau : chef d'œuvre des hommes LIIIIIIIIIBRRRRES !"
2/ De la servitude volontaire (ou de l'intérêt du Roi et l'Oiseau)
Alors, premier coup d'œil : chouette mise en couleur des cellulos, chouette boulot de Pierre Grimault, Madeleine Camolli-Beauchesne et Frédérique Doyère. Idem pour le trait : la ville du roi tracée comme du Metropolis, ce robot iconique, ce roi aux traits ibériques, tout un travail d'équipe pour un résultat plus qu'honorable.
Le scénario reste simple comme une allégorie biblique (bah oui, faut qu'i' puissent comprendre et espérer, ces cons, ou en d'autres termes : abandonner tout espoir ici-bas, et pis rêver d'au-delà). On a d'un côté un roi, de l'autre un oiseau. Dans nos têtes, le schéma se dessine rapidement : d'abord le symbole du pouvoir (démocratique ou non, on s'en fout : c'est du pouvoir, politique qui plus est, donc ça pue, c'est suspect, ça inquiète, et ça commence à relever les babines dans la salle), ensuite celui qui vole, qui s'envole, et embrasse la liberté. À ma gauche du ring, un homme corrompu par le pouvoir ; à ma droite, un oiseau, entre chouette (pour philosophe) et albatros (pour cueilleur de mauvaises fleurs), donc un personnage qui sait prendre de la hauteur, de la distance, et ainsi, juger en toute objectivité.
Pour allonger le pedigree du roi, son statut lui donne de facto d'autres travers : garant de l'ordre, il est donc l'incarnation d'une certaine monotonie, pour ne pas dire routine. L'oiseau brave les cieux, chaque paysage changeant lui offrant peu à peu une vision maximale du monde, de ses formes, de ses mœurs. En des termes empruntés à "Goodbye Lenin !", on se retrouve face au dilemme : l'épicerie poisseuse de papy mougeot, avec TOUJOURS les MÊMES choses, et le paradis Pop Art de chez Carrefour, l'axe allié de l'homme libre de consommer, avec cornichons fins, ou gros, ou phalliques, ou rabougris.
Roi, il évoque aussi les privilèges, à savoir des cadeaux offerts à quelques uns, aux nantis, aux "fils de", ou, comme on dit dans le phocéen, aux "enculés". Or on préfère évidemment les présupposés d'une méritocratie : chacun sa chance, et c'est par conséquent le travail qui va nous départager (ce même "travail" que moque le film, via la référence aux fameux "Arbeit Macht Frei" (= "le travail rend libre") d'Auschwitz). D'un autre côté, lorsque des privilèges sont mis en lumière, quand est démontré par A+B que tel ou tel homme a gagné sa place en raison de ses origines familiales, ou sociales, ou communautaires, quelle est la réaction générale ? Rien. Au pire, une petite scène d'élan che guevaresque de bac à sable, qui lentement s'intériorise, s'enfonce, s'incruste pour finir en amertume.
Mais rassurez-vous : Le Roi et l'Oiseau nous donne du rêve. Que dire ? "Merci" ; il nous fallait bien un peu d'opium... l'opium du peuple cinéphile, mélomane, arty, c'est la morale consensuelle, laïque (on a certes foutu de côté la religion, mais ses veaux d'or n'ont pas pour autant disparu), morale incapable et pleine d'amertume : d'un côté la liberté, de l'autre le grand despotisme, et bien sûr, la liberté vaincra... ou en tout cas, elle vaincra bien un jour (tout est dans l'incertain, et porteur d'espérance, "bien un jour"), on peut l'espérer comme le jour du Jugement... et du coup on peut se réconforter : alléluia mes frères, alléluia mes sœurs ! Un jour : le mal paiera !
3) Le nazi, il est où ?
Par dessus tout, ce que j'aime, c'est avec quelle intelligente bêtise est peinte l'opposition entre les personnages. Intelligente, l'identification marche universellement : le ramoneur et la petite bergère (le "pauvre besogneux" et la "sainte vierge", en langage chrétien), deux images en laquelle tout garçon (même à Neuilly), et toute fille (même à Boulogne) se retrouvent. Bien sûr, contre le sacro-saint principe de l'amour, vient s'interposer les caprices despotiques du roi : Roi vouloir Bergère. Et là vient l'oiseau (lui même victime du roi, en tout cas, on le sous-entend fortement dès le début du film, où l'on retrouve l'oiseau près de la tombe de sa douce défunte, victime "d'un malencontreux accident de chasse"). Avec l'oiseau, vient d'ailleurs aussi la bêtise, un peu comme dans le Dictateur de Chaplin.
Je m'explique (cyniquement) :
hier encore je voyais le compte d'un lamentable crétin (ici, sur Sens Critique), crétin qui confiait, avec une allégresse à peine voilée, le con, qu'il ne lira surement jamais Mein Kampf, et ce même si ça avait fait fureur comme il dit. Double erreur : d'une, il ne le "dit" pas, il le répète ; ne confondons pas parole créatrice et psittacisme, libre pensée et opinion grégaire de qui veut plaire, opinion "libre" pourrait-on croire, et pourtant, pompée à droite et à gauche, avalée, sans le talent de Belladonna, et non remise en question). De deux, il n'a pas fait fureur ! Mein Kampf ne sera jamais assez lu, comme d'ailleurs le Prince de Machiavel. Si c'était le cas, peut-être verrait-on davantage comment fonctionnent le "fanascisme", les despotes en herbe, et ceux qui savent murmurer à l'oreille des masses. Ainsi que le décrit Slavoj Zizek : on a tendance à garder pour mémoire les discours aboyés d'Hitler, et ainsi, d'identifier nazisme avec rage hystérique, discours possédé, glaires éructés. Or Hitler savait caresser dans le sens du poil les attentes du peuple, tel un gentleman affable et mielleux, en prétextant des rêves édéniques d'une vie simple, pacifiée, et unie.
D'où cette remarque : merde, ne voyez-vous pas que le vrai dictateur ici, c'est ce con de piaf ? Écoutez-le, le colibri de la parole facile, le corback fait renard, le tribun aux ailes de géant. Écoutez-le, en bon collaborateur stalinien, il fait même réciter (par cœur et en chœur) la bonne vieille leçon du "monde est une merveille" à ses moineaux ! Ein Volk, Ein Reich, Ein Vogel ! Et nous, façonné par le manichéisme "roi = méchant ; oiseau = gentil", on se laisse pénétrer par ce joli gazouillis... Le couple ramoneur / bergère en est tout autant attendri : oooooh qu'i' sont mimi les petits zozios, oooooh, touchante jeunesse engagée !
Pire : notre oiseau, déployant plus d'une fois les talents de sa raison face à l'obscurantisme royal, nous fait également un brillant aperçu de sa rhétorique. Le jeune couple demande :
"pourquoi la terre est ronde ?
_ Parce qu'elle tourne.
_ Pourquoi tourne-t-elle ?
_ Parce qu'elle est ronde !
En gros, la tautologie érigée en explication scientifique ; vous connaissez tous les tautologies du type A=A, non ? Vous savez, comme "un sou est un sou", "business is business", ou bien "c'est comme ça parce que... c'est comme ça !". Eh bien, on peut faire mieux, et grâce à quelques retournements : "le chômage va baisser, si l'on crée des emplois" ; en voilà une déclaration ! On applaudit ! Ou encore : "amenons la paix, ainsi la guerre va cesser" ; bravo ! Notre oiseau fait de même : on marche avec des pétitions (de principe) ; pas besoin d'expliquer, prenons les gens pour des cons, faisons-leur plaisir, à ces cons, c'est bien tout ce qu'il demande, et c'est mieux ainsi.
4) Le visage infecte de la liberté
L'oiseau est enfin le sauveur : "vous affolez pas, si les choses se compliquent, vous m'appelez. J'arriiiive, et j'arrange les choooooses"... citez-moi un dictateur qui n'est jamais parvenu au pouvoir sans assurer au peuple, en général une population sur les rotules, qu'il va changer tout ça. C'est même là que vient se greffer la bizarrerie du Dictateur ; pour rappel, dans la célèbre caricature de Chaplin, notre Charlot joue deux rôles : et le petit barbier juif, et le Führer aboyant. Or, lorsqu'à la fin du film, le barbier fait un appel emphatique sur la nécessaire union des peuples, on est saisi par un étrange effroi, une curieuse impression de déjà-vu, soulignée par l'usage (génial) de la bande originale : on entend alors la même mélodie que celle qui rythmait la danse du dictateur avec le globe gonflable. Bref, s'instaure alors, lors de ce discours final, un lien étroit, et intolérable pour la bonne pensée, entre ce barbier, chantre de l'amour et de la liberté, et le dictateur, qui tient le peuple entre ces mots et ces mains.
De même, à la fin du Roi et l'Oiseau, c'est grâce à l'automate, fidèle construction du roi, que l'oiseau détruit tout le royaume. Preuve qu'il est possible de détourner l'appareil de coercition contre lui-même ? Genre Kurt Cobain qui affirmait, comme pour s'auto-amnistier de son succès musical, qu'il fallait rentrer dans le système (le grand mal consumériste de la musique commerciale) pour s'en faire le virus (la contre-culture) ? Si c'est ce que vous pensiez, ça n'a pas marché : l'explosion de ses ventes d'albums en témoigne, comme son plafond d'ailleurs...
À cette hypothèse (= la possibilité de retourner l'arme contre son possesseur), on peut même ajouter son nécessaire corollaire : qui utilise les outils de l'ennemi devient FORCÉMENT l'ennemi, ce à quoi correspond la fameuse phrase de Montesquieu : "le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument"... dès lors, le dernier espoir serait dans les contre-pouvoirs, garants de tout despotisme et autres déboires politiques, mais aussi, et c'est son envers déprimant, facteurs de gèle politique ; en gros, n'attendez pas de voir de grands changements à l'horizon....
Alors à quoi bon Le Roi et l'Oiseau ?
L'automate symboliserait-il la technologie, que l'on pourrait retourner à nos avantages, et ainsi en finir avec le travail qui "rend libre", mais qui exténue, brise, et tue ? Peut-être, mais alors, pourquoi on ne le fait pas ? La réponse est doublement simple : d'une part, notre paresse naturelle préfère mille fois l'attrait du rêve, que nous offre le film, aux risques exaltants de l'agir, alors on se contente de vivre, sur un mol oreiller, l'espoir de jours meilleurs, ou la nostalgie d'un âge d'or tout aussi hypothétique, en contemplant cette connerie qu'est le Roi et l'Oiseau. D'autre part car l'on sait, intimement, que ce retournement IMPLIQUE, comme toute révolution, que nous devenions deux choses que nous détestons gastriquement :
a) Ce roi capricieux, parasite, véritable ordre établi contre la liberté de tous, est guidé par ses passions, donc mu par une ambition certes irraisonnée, mais qui met en branle le monde qui l'entoure. Nous détestons ce premier trait non pas par choix, mais car c'est le fruit d'un long et double apprentissage : le premier, dispensé par l'éducation comme par la morale (le versant pompeux, pète-sec, et autoritaire), à savoir la maîtrise de soi, la raison, la tempérance, bref, toutes ces faiblesses érigées en qualité pour jargonner à la Nietzsche. Le second, par la contre-culture (le versant rebelle, cool et "libertaire"), qu'on pourrait synthétiser par cette idée motrice (et loin d'être neuve) : être libre, c'est sans cesse s'opposer à un ordre établi (qu'il s'agisse du "système" (cf. Point Break, et Matrix), des échanges sociaux (cf. Into The Wild, Les Idiots), du travail salarié, de la vie familiale (cf American Beauty, Easy Rider), de la société de consommation (cf. Fight Club), ou encore de l'aliénation culturelle que représenteraient la télévision, la musique mainstream, les films commerciaux etc.)
b) L'oiseau, à savoir quelqu'un qui a la tchatche, qui roule son monde, en quelques mots, un courtisan gentillet, hautain, et avilissant. Pour ce dernier point, notre haine se base tout simplement sur notre délire d'indépendance, d'être un soi-complet, n'ayant besoin de personne. En somme, un parfait individualiste.
5) Chefs d'accusation, et peine prononcée
Pour conclure, le Roi et l'Oiseau offre une version idyllique, aseptisée, et contrefaite des rapports entre despotisme et liberté. Manichéen, simpliste (vous me direz, "c'est normal : c'est pour les enfants", je réponds : ignorez-vous qu'on peut apprendre une dizaine de langues à un gosse ? Le cerveau a ses potentialités, certes, mais il est aussi ce qu'on en fait. Conclusion : offrez des schémas naïfs à vos gosses, c'est le meilleur moyen d'en faire des abrutis).
Comme de nombreux contes de fée, il fait mine d'offrir des solutions, mais en définitive, n'apporte rien. Je m'explique : ok, le prince a délicatement posé ses lèvres sur je ne sais quelle princesse miséreuse, et donc la relation est partie, et ces cons d'auteurs, c'est là qu'ils posent le "the end" ! Et vient alors le fameux épilogue, ressemblant de près ou de loin à : "et ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants", mais qui sonne, du moins dans toute oreille avertie, comme : "bon, vous savez très bien qu'il va l'engrosser, se mettre à boire, devenir une patate de sofa, elle va plus le supporter, le gamin chiera des énormités inconcevables, ils vont tous se foutre sur la gueule, divorcer, se bouffer le cul pour savoir qui devra cracher le grisbi etc.". En fait, c'est après le "the end" que viennent les problèmes, l'épilogue servant à mieux cacher l'obscurité à venir.
De même, le Roi et l'Oiseau s'arrête pile au moment où les choses vont devenir problématiques. L'automate pense, à quoi ? Que va-t-il devenir ? Il a libéré le petit zozio, c'est mignon tout plein, et on imagine aussi qu'il va le défendre contre tous les rapaces, toutes les intempéries, qu'il sera "le gardien de son frère et la providence des enfants égarés" comme dirait Jules (c'est beau, hein ?)... mais que restera-t-il de cet oiseau lové, couvé, cocooné ? La réponse est évidente : un véritable ectoplasme, inutile à lui-même, car incapable de la moindre démarche personnelle (en gros, un état proche du Roi, parasite, paranoïaque (motivé par la défense constante de l'automate), et surement capricieux (voyant que tous ses risques, et tous ses gestes nouveaux sont précédés par l'action d'autrui, en l'occurrence le robot)). Bref, le roi est mort, vive le roi !
Par conséquent, le Roi et l'Oiseau fait partie de ces idoles de notre enfance (désolé, pas la mienne), et rien ne vous empêche de vous prosterner devant (c'est ce qu'on appelle "respecter la liberté d'autrui", vous savez, cette liberté qu'a le peuple dans le Roi et l'Oiseau de ne pas suivre l'Oiseau, de ne pas adhérer à ses projets révolutionnaires, et donc de continuer à se prosterner devant son Roi un brin mégalo).
Ou pas. Dans ce cas, vous verrez que le Roi et l'Oiseau offre de jolies idées creuses, dans lesquelles on peut se complaire jusqu'à ne rien accomplir dans les faits (comme le paradis de cette religion que Marx qualifiait d'opium). De jolies idées factices, tant l'opposition manichéenne entre le Roi et l'Oiseau est irréaliste (ce sont souvent les grands défenseurs de la liberté que deviennent les plus sombres despotes), hypocrite (on fait croire qu'on transmet du conte, du rêve, de l'espoir, là où, en fait, on inocule un véritable poison mental qui vous cantonne dans de vaines illusions), et enfin conformiste (tant cette idée de "faire la révolution POUR être enfin libre", ou mieux : "combattre LE représentant du despotisme POUR se libérer" est répandue... et finalement, paralyse, encroûte et conforme plus qu'elle ne libère).
6) Verdict
Une superbe mise en image de ce qu'est l'aliénation (non pas celle qu'exerce le roi, mais celle qu'exerce le film lui-même) ; en tant que tel, le Roi et l'Oiseau est magnifique.