Le Roi Charles V + III = VIII + VIII = XVI de Takicardie
Rarement une œuvre aura autant influencé l'animation dans le monde. Le Roi et l'Oiseau est un régal des yeux et des oreilles de tous les instants, gorgé de symbolique puissante. La tragédie d'un roi despote écrasant la population sous un château gargantueque où les différents étages et jardins servent l'image d'un Roi mégalomane, hypocrite et susceptible.
Sa bête noire est un oiseau à chapeau dont les enfants sont la cible des sbires du Roi, et qui vit à côté de ses fenêtres et lui rend la vie moins confortable. C'est aussi une apologie à l'amour presque candide, innocent, à la pureté de deux jeunes adultes luttant seuls contre un régime injuste.
La narration, élaborée par Jacques Prévert, est d'une qualité aujourd'hui inégalée, d'une grande finesse, et bien évidemment d'une poésie rare. Même si ce film est accessible à un jeune public, les niveaux de lecture de ce dernier sont variés, rendant son approche délicate. À côté des blockbusters ultra-ciblés et ultra-marketées d'aujourd'hui (notamment les comédies d'animation 3D de Dreamworks, aussi bons soient-ils), Le Roi et l'Oiseau paraît lent et long pour installer l'intrigue.
Et que dire de l'animation, résultat d'une gestation de plusieurs années des équipes de Paul Grimault dans ses studios de la Rue Bobillot à Paris, qui a inspiré les plus grands noms du film animé ? I. Takahata et H. Miyazaki ont notamment déclaré s'être fortement inspiré de cette œuvre pour faire vivre certains de leurs longs-métrages.
Né d'une réflexion fine et d'une réalisation d'orfèvre, le Roi et l'Oiseau est sans aucun doute le meilleur film d'animation que des studios français aient jamais produit. Magistral, à montrer à vos enfants, petits-enfants... afin que ce bijou ne disparaisse jamais.
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