Le Roi et l'Oiseau s'ouvre sur toute une séquence teintée d'humour où l'on nous présente le Roi (atteint d'un impressionnant strabisme convergent) et sa passion pour la chasse, tout à fait en inadéquation avec son habilité au tir. L'on découvre également l'Oiseau moqueur qui protège sa progéniture tout en prenant un malin plaisir à ridiculiser le monarque.
Et l'on rencontre le Palais, ainsi que le royaume. Véritable personnage au centre de l'histoire, ce labyrinthe d'escaliers, de toits, de balcons et de ruelles étroites, semble tout droit sorti du pinceau de Dali. Il confère à l'ensemble une atmosphère à la fois poétique et étouffante, voire claustrophobique.
Le film démarre donc très fort et ne manque pas de faire sourire. Et puis, la bergère et le ramoneur entrent en scène. Leurs escapades dans les rues de la ville basse ont eu raison de ma patience. L'humour disparaît presque, au profit d'un gros manque de rythme et de souffle, tant au niveau de l'animation que de la musique, parfois légèrement en décalage avec l'action.
Après l'évasion de la prison des fauves jusqu'à la 77ème minute de film, ma note se dessinait totalement dans ma tête. Ce serait un 6/10.
Et puis arrivent les 4 dernières minutes et cette séquence finale aussi belle qu'a été drôle la scène d'ouverture. Ce petit bout de pellicule sonne alors comme la magnifique morale d'une fable universelle et précipite dans ma mémoire tout le déroulé de l'histoire à laquelle je viens d'assister. C'est un conte, un joli conte qui malgré quelques maladresses n'a pas d'autres ambitions que de décrire simplement l'infinie complexité des Hommes.
J'ajoute donc un point ainsi qu'un cœur à ma note.