Le royaume de Gahoole est peut etre le film le moins connu de son réalisateur, Zack Snyder. Avant de le commencer, je craignais qu'il ne réitère les défauts qui reviennent dans la plupart de ses films: une esthétique très intéressante, mais un scenario pauvre ou très inégal.
Je serai moins extreme pour Gahoole. Pas de doute, on a là un récit initiatique classique: la quête du héros qui est sorti de sa zone de confort et qui va s'accomplir à travers une quête, des étapes prévisibles du début à la fin, un récit manichéen (un héros clair et candide au coeur pur et ses amis contre une horde de chouettes sombres à l'idéologie pas loin du nazisme en version médiévale) mais, est-ce vraiment un problème ?
Car après tout, il remplit le cahier des charges d'un film d'animation grand public, tout en se démarquant du reste de la production. Contrairement à la majorité des films d'animation hollywoodiens actuels, Le royaume de Gahoole ose livrer des moments assez angoissants et sombres pour le jeune public (le design et les scènes avec les chauves souris par exemple...). Le film n'infantilise pas non plus à outrance ses jeunes spectateurs, et c'est gratifiant...
Gahoole confirme le talent de Snyder pour livrer des oeuvres à l'esthetique marquée en live ou en animation. Les textures et lumières sont incroyables, surtout celles aux couleurs chaudes, comme les couchers de soleil, l'océan de flamme dans le combat final. On retrouvera l'obsession du réalisateur pour les ralentis, savamment utilisés, très immersifs dans les scènes d'action, de combats et de dangers.
Le royaume de Gahoole fait ainsi le choix du classicisme du récit, des personnages, de la musique, avec un graphisme impressionnant, et c'est ça qui est bon: contrairement aux Pixar et autres Disney, qui proposent des histoires en accord avec l'ère du temps, (quitte à ne plus faire de vrais bons méchants) Gahoole rappelle les bons vieux dessins animés de notre enfance, remis aux goûts de la technologie actuelle.