20% c'est le chiffre à retenir à ce jour, j'ai vu 20% de la filmo de Michael Haneke.
Forte de 10 films, je n'en ai vu que deux. Funny Games (et son remake US) et Le Ruban Blanc.
Ce dernier ne me disait rien qui vaille en lisant le synopsis, ou à la rigueur un film intello sur l'éducation des gamins 100 ans en arrière.
Le film débute sur l'accident d'un médecin de campagne qui chute de cheval en rentrant chez lui, l'accident à tout d'un traquenard. s'en suivent alors des événements violents au sein de la communauté.
Une communauté figée dans la tradition protestante très stricte, avec la présence du pasteur qui cumule deux pouvoirs symboliques forts, le pouvoir du Père et le pouvoir de Dieu.
C'est au moment du repas que le film m'a accroché jusqu'à son dénouement, le pasteur expliquant à ses enfants le rôle de la punition corporelle qu'ils auront à subir le lendemain, le refus de tendresse qu'il manifeste à leur égard en refusant qu'ils lui fassent le baise main.
Cette scène parfaitement mise en scène et d'une violence inouie, mais ce ne sera pas la seule.
Il est tout à fait possible d'évoquer la violence rien qu'avec des dialogues, de faire surgir de l'image parfaitement cadré et en noir et blanc un coup de fouet sur l'esprit su spectateur. Ainsi quand le médecin dit à la sage femme tout ce qui le rebute chez elle, il détruit une personne, une personnalité avec un sang froid et une haine glaciale qui tend les nerfs.
Incroyable film qui ne m'a pas laissé indifférent, surtout que derrière les armures blindées de la tradition et de la famille patriarcale se laisse entrevoir la douceur, comme autant de moments fugaces d'une rare puissance.
parce qu'il n'est pas question pour Michael Haneke de faire un film manichéen et que même si l'on peut juger négativement l'attitude de certains personnages, ils gardent aussi en eux une certaine innocence et de bonnes intentions.
Outre les prestations des enfants parfaites (la scène du souper et la discussion sur la mort) c'est celle du pasteur qui m'a vraiment convaincu. Son jeune fils lui apporte un oiseau pour remplacer celui que son père a perdu, acceuilli froidement il lui explique que c'est parce qu'il semble si triste puis s'en va. C'est alors que l'édifice mental du patriarche tremble, sur un magnifique plan fixe, rien n'est dit, le jeu d'acteur fait alors passer l'émoi de la figure suprême. Tout est comme ça dans le Ruban Blanc. Magnifique Film.
SPlissken
8
Écrit par

Créée

le 16 mai 2013

Critique lue 1.4K fois

25 j'aime

2 commentaires

SPlissken

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

25
2

D'autres avis sur Le Ruban blanc

Le Ruban blanc
Matrick82
8

"Ce film c'est de la dynamite" (Alfred Nobel)

*ATTENTION, LA LECTURE DE LA CRITIQUE SUIVANTE PEUT NECESSITER UN MINIMUM DE SECOND DEGRE ET HEURTER LES MINEURS* Françaises, Français, Belges, Belges, SensCritiqueuses, SensCritiqueurs, Salut ma...

le 22 mai 2013

125 j'aime

52

Le Ruban blanc
guyness
8

Mystère austère au presbytère

Putain, on est pas là pour rigoler ! Si vous ne l'avez pas encore vu, soyez éclairés au moins sur ce point: ça va chialer dans les chaumières. On est d'accord, rien ne se prête à la gaudriole à...

le 28 janv. 2012

73 j'aime

9

Le Ruban blanc
Pukhet
10

Prémices horrifiques

Michael Haneke l'a dit lui-même : «Le Ruban Blanc est un film contre tous les extrémismes. » bit.ly/RQbkdc Et ici, l'illustration est faite de l'Allemagne à l'aube de la Première Guerre Mondiale,...

le 11 nov. 2012

49 j'aime

3

Du même critique

The Thing
SPlissken
10

Critique de The Thing par SPlissken

La grande majorité des films de Carpenter partent d'un conflit, un conflit qui tend à supprimer l'individu au profit de quelque chose de plus global et surtout de maîtrisé. En somme le cinéaste n'en...

le 23 nov. 2012

62 j'aime

10

Vol au-dessus d'un nid de coucou
SPlissken
10

Critique de Vol au-dessus d'un nid de coucou par SPlissken

McMurphy est un électron libre, il tente de se soustraire à la prison est choisissant l'option hôpital psychiatrique mais les fenêtres ici aussi ont des barreaux. Il va aussi découvrir que les...

le 8 mars 2013

60 j'aime

4

Seven
SPlissken
9

7 deadly sins, 7 ways to die

Fin de l'obscurité, fin d'un film, dehors la pluie venait de cesser. Les rues brillaient, la foule réapparaissait, les parapluies se fermaient. Peu à peu toute la ville reprenait son ronronnement...

le 12 oct. 2010

58 j'aime

12