Haneke, je ne t'aime pas.
Peut-être que c'est moi qui n'arrive pas à comprendre l'oeuvre de Haneke. Mais moi qui attendais tellement de ce Ruban Blanc, je suis encore très sceptique. Comme dans Amour ou dans La Pianiste (les seuls autres Haneke que j'ai vus), on retrouve cette froideur, cette violence des mots, cette même ambiance glauque, vide. Même dans la dénonciation (les conséquences des autorités supérieures, notamment religieuses, et des valeurs inculquées aux enfants de manière abusive et dans un carcan en fait très violent), Haneke n'arrive pas à toucher. Sauf que là, en plus, le film dure 2h20. Pas besoin de scènes aussi longues, pas besoin de ces plans fixes nous montrant l'encadrement d'une porte dont les personnages tardent à ressortir.
Quitte à dénoncer, Haneke aurait pu être plus efficace. Pendant la totalité du film, il ne fait que suggérer, suggérer, suggérer, puis montre d'un seul coup une scène dérangeante voire choquante. Mais encore une fois il fait plonger son film dans une espèce de style intello aux longueurs qui ne provoquent pas (en tout cas pas chez moi) les effets désirés.
Michael Haneke n'a pas de coeur. Le problème, c'est que sa démarche est bonne, son message est tout à fait respectable, mais cette froideur et cette rigueur, cette fin mystérieuse et ces personnages fantômatiques sans âme (bonne ou non) font disparaître ce message et nous donnent simplement l'impression d'avoir passé un moment désagréable.