Bien sûr, on peut trouver "le Ruban Blanc" lugubre, déprimant, sombre... comme je l'ai entendu au sortir de la salle où le film était projeté en avant-première. Au delà de l'indiscutable noirceur du propos de Haneke - on dira, en première analyse : "comment les sociétés humaines génèrent le Mal en leur sein" -, on peut néanmoins aussi trouver "le Ruban Blanc" excitant, stimulant, magnifique, de par la manière dont Haneke fait un cinéma classique, parfaitement juste, sans jamais sombrer dans la démonstration théorique (oui, le film sait être lumineux et émouvant... lorsque nécessaire) ni dans le spectaculaire comme le sujet, fort, l'appelait certainement. Il est facile d'être frustré par cette intransigeance intellectuelle de Haneke - la fin, logique mais inexpliquée (inexplicable ?) désarçonne indubitablement, mais prenons plutôt "le Ruban Blanc" pour ce qu'il est, un film quasiment parfait, planant bien au dessus de la "production commune", tous genres et toutes nationalités confondues.
[Critique écrite en 2009]