Un film que je qualifierai de joyau d'une absolue pureté, à commencer par ces photos sublimes, en noir et blanc, écrin symbolique du bien et du mal dans ce petit village d'Allemagne entre 1913 et 1914.
D'où proviennent ces accidents étranges, ces disparitions d'enfants retrouvés battus et torturés, alors que toute la gent enfantine semble s'être donné rendez-vous dans les parages ? que cachent ces visages d'anges parfois butés, cette politesse et ces silences convenus ? Que se passe-t-il derrière les portes de ces notables : médecin, pasteur, régisseur, voire le baron lui-même, celui qui régente tout ?
Hypocrisie, violence et maltraitance faite aux femmes d'abord, objets de désir puis de mépris, à cet égard la scène entre le médecin veuf et sa bonne est insoutenable, l'homme crachant sa haine et son dégoût avec cynisme et délectation.
Et que dire de cette rigidité qui stigmatise l'adolescent dans son plaisir solitaire, lui attachant les bras la nuit?!
Alors oui, ce ruban blanc est bien le symbole d'une pureté inaccessible, celle qui engendre une violence sourde et transforme de jeunes êtres en monstres.
Heureusement subsiste un homme pur et sincère : l'instituteur, la voix off du film, celui qui attend sa jeune promise encore sous le joug du Pater Familias.
Une réalisation admirable, qui par son esthétique m'a fait penser à un film de Dreyer: sublime!