En revoyant ce film, je mesure combien j'étais généreux dans mes appréciations en 1983 ; à cette époque, j'allais voir en salles beaucoup de films de divertissement, je l'ai revu ensuite en VHS avec le même sentiment d'indulgence, et revu récemment, ça m'a frappé comme j'ai trouvé ce film finalement assez moyen, je le regrette d'ailleurs.
Tout était pourtant réuni pour offrir un vrai film d'aventure à la française : un titre accrocheur qui claque, Giovanni aux commandes, un cadre grandiose de montagnes canadiennes, Lino en vedette, et Morricone qui livre une jolie partition. A l'arrivée, je suis un poil déçu ; attention, le film n'est pas nul ou vraiment ennuyeux, mais je l'ai trouvé inconsistant et un peu bancal. C'est une aventure plutôt classique qui tentait de renouer avec un cinéma français à l'ancienne, en ajoutant de fausses allures de western canadien de par son décor, mais ça manque d'intensité, il manque à ce film du souffle et du peps pour vraiment passionner.
La mise en scène est inégale et manque d'efficacité, Giovanni n'a plus le goût de l'aventure comme jadis et ne retrouve pas l'amitié virile qu'il a montrée dans les Grandes gueules, il y a une partie assez molle qui relâche l'attention et qui fait perdre un faux rythme bien entamé au début. Claudia Cardinale est encore très belle, mais son rôle est mal écrit, et son personnage n'est guère utile à l'intrigue ; là-dessus, même s'il fait le job, Lino n'a plus la pêche, c'est un de ses derniers films avant sa disparition, et ce malgré l'affiche du film qui se veut tonique avec un poing en gros plan.
Il reste quelques bonnes scènes cependant, et toujours l'immensité des grands espaces canadiens qui constituent une belle évasion, c'est assez peu, le divertissement est tout juste acceptable, je reste donc un peu sur ma faim, c'est dommage que Giovanni n'ait pas été mieux inspiré.