Le Sang des innocents par Nicolas Montagne
Après Le Syndrome de Stendhal, une de ses oeuvres les plus torturées et complexe, Argento revient bel et bien au giallo avec Le Sang des Innocents. Le but: retrouver sa communauté d'admirateurs qui a tendance à le délaisser depuis ses derniers films, et surtout depuis le décevant Fantôme de l'Opéra,opéra du grotesque et du n'importe quoi. Le Sang des Innocents est donc censé etre un retour aux sources. Et si le film n'atteint pas l'aura de l'âge d'or du cinéaste, force est de constater que le bonhomme est sur le chemin de la réussite.
Côté mise en scène, on est dans la maîtrise. Le réalisateur ne s'encombre pas de fioritures et ne laisse à l'écran que le nécessaire pour raconter son histoire. Et si le côté gore est cette fois plus ou moins délaissé, l'angoisse est bien là, avec ces conversations nerveuses avec le nain. La séquence du train restera une scène d'anthologie dans toute l'oeuvre d'Argento, réservant son pesant de cacahuètes au spectateur en mal de sensations fortes.
Côté personnages, on est râvi de voir au casting un comédien aussi prestigieux que Max Von Sydow, et on se délecte de la psychologie du personnage de Giacomo. Le reste des acteurs est néanmoins léger au niveau du jeu, et on se concentre sur l'enquête en elle-même et sur le mystère de cette répétition des années après. La révélation du whodunit ne sera pas forcément un moment de surprise intense, mais il est honnête d'admettre que le maître a su correctement placer ses ingrédients pour que le feu prenne.