Historiquement très mal distribué en vidéo, "Rampage" doit son salut au nom de William Friedkin... et à son histoire vraiment pas comme les autres. En effet, le film est sorti en 1987 dans un version de 1h37, remettant en cause la peine de mort. Puis William Friedkin, ayant changé d'avis sur le sujet, parvint à remonter son film en 1992, pour plutôt en faire une œuvre pro-peine de mort de 1h31 !
Chez un autre réalisateur, ce changement de fusil d'épaule aurait pu/du massacrer le film. Visiblement, "Rampage" était suffisamment ambigu pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre... et ce que l'on aime chez Friedkin.
L'histoire est vaguement basée sur un vrai tueur en série nécrophile et cannibale. Qui est assez vite arrêté, le cœur du long-métrage sera le procès, mené par un procureur joué par Michael Biehn. A ce niveau, le scénario soulève de nombreux échanges et questions intéressantes, sur la validité de la peine de mort, la notion de folie légale, ou de responsabilité.
Le hic c'est que l'ensemble fait vraiment téléfilm quelconque sur la forme. A part les meurtres brutaux (souvent hors champs) et une ou deux séquences, on a l'impression de voir un polar TV comme il en existait dizaines à l'époque. Peut-être est-ce du au fait que j'ai vu une version de piètre qualité (le film n'est pas facile à trouver). Mais je n'y ai pas trouvé la force habituelle du réalisateur. Même la BO d'Ennio Morricone (tout de même !) est anecdotique.
Dommage car le fond est vraiment pertinent.