Juste avant que le film ne commence, on ne peut s’empêcher de craindre qu’un déluge de pathos ne vienne nous étouffer. Mais, dès les premières minutes, la grande subtilité de la mise en scène et la belle retenue dont sait faire preuve la réalisation nous rassure tout de suite et nous fait rentrer dans cette aventure de la façon des plus dignes qui soit. Commence alors une montée progressive de l’émotion, une émotion sincère et profonde, car elle n’est jamais sollicitée par quelque procédé que ce soit. Car oui, ce film ne se fixe jamais comme but d’émouvoir mais simplement d’expliquer, de faire ressentir, et c’est de cette honnêteté qu’il tire sa grande force. La démarche est si juste, le propos si fort, quand en oublie l’exceptionnelle qualité de réalisation et d’interprétation qui sont là les retranscrire. Que dire de plus si ce n’est que ce "Scaphandre" est un remarquable instant de cinéma, une pièce rare qui rallume notre flamme pour le septième art.