Le Secret de la Planète des Singes n'est pas une surprise. Quand on voit le succès (et la réussite) du premier volet, une suite n'était qu'envisageable pour ainsi créer une franchise qui entrerait alors dans la légende des sagas cinématographiques. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, et les spectateurs sont plus enclins à rester bloquer sur le premier film ou ses "origines" qui ont redonné un sacré coup de fouet au mythe, il y a quelques années (ha, l'ère moderne).
Ce long-métrage n'est pas mauvais en soi, quelques bons éléments sont présents, surtout dans une première partie assez agréable bien que très facile (trois autres astronautes sont envoyés sur la même planète que Taylor pour le retrouver). Elle reprend, grosso-modo, la trame du premier épisode, tout en développant un peu plus le côté action : courses de chevaux, légères bagarres etc.
James Franciscus, en clone de Charlton Heston s'en sort avec les honneurs, bien que le charisme de son prédécesseur ne soit pas au rendez-vous. Son jeu d'acteur, qui s'adapte très bien à la situation, est surtout palpable dans la première partie, où le bougre, à grands coups de regards affolés et de coups de mèches blondes arrive à desservir une intrigue pourtant assez molle. Le spectacle à l'écran donne l'impression au spectateur de se retrouver dans le monde des Bisounours version monkeys. Et ce n'est pas l'apport des méchants gorilles guerriers qui vont dire le contraire. D'ailleurs, ce côté politique est très mal développé, bien que l'entreprise soit louable.
Là où tout perd en couilles, c'est dans la seconde partie. On avait déjà quelques indices du nanar à venir avec la disparition d'Heston dans un mur qui vaut son pesant de cacahuètes.
Si le premier volet flirtait avec la Science-Fiction de manière lointaine, Le Secret de la Planète des Singes accentue à fond ce point là, ce qui donne lieu à une intrigue complètement barré, qui décrédibilise quand même pas mal la saga. Inutile de gâcher la surprise, il faut le voir pour le croire. Il est facile de soupçonner les scénaristes d'avoir abuser de diverses drogues pour concocter ce pot-pourri (années 70 obligent). On oscille entre grand-guignolesque et pathétisme puissant. Heston réussit même à foutre en l'air sa précédente prestation, même si le bougre ne semble pas vraiment concerné par le film.
Le Secret de la Planète des Singes est donc un spectacle médiocre.
Si il plonge à plein nez dans le nanar officialisé 70's, il reste tout de même assez agréable, ne serait-ce pour la mythologie de la saga et la douce et bandante Linda Harrison.