Lorsque ce film est sorti en 1985, il avait mis une baffe monumentale en termes d’effets spéciaux, et avait su s’attirer l’attrait du public par son décalage entre l’Angleterre de Sherlock Holmes et son association à ce qui se faisait alors de mieux en technologie d’imagerie numérique. J’avoue que la scène du vitrail, avec le chevalier quittant son plan 2D pour prendre vie en tant qu’être tridimensionnel reste encore aujourd’hui un modèle d’excellence, tant sur le plan de l’idée que de son exécution. Reste qu’en plus, l’histoire a tout pour plaire : on nous invite à suivre la jeunesse de Sherlock Holmes, confronté à sa première grande affaire : déjouer un complot ourdi par une secte égyptienne (Rametep, Rametep…), le tout saupoudré de romance et d’amitié naissante.


Derrière ce projet – et je me rappelle qu’il était vendu comme le dernier Spielberg en date – il y a 4 hommes, des grands du cinéma, et dont le pedigree en 2016 parle. Il y a donc Steven à la production, Chris Columbus au scénario (Gremlins, les Goonies, Harry Potter), Barry Levinson à la réalisation (Rainman) et le maître de l’animation John Lasseter. Excusez du peu ! Ce dernier vient d’ailleurs de se faire virer de chez Disney qui ne veut absolument pas entendre parler d’ordinateurs, il bosse donc chez ILM, la boîte dédiée trucages numériques de George Lucas et qui deviendra Pixar. Rien que ça !


Mais voilà, aujourd’hui, que reste-t-il du film ? Vaut-il un simple coup d’œil ou la dévotion la plus totale ? La réponse ne déplairait pas à un normand : oui et non ; quelle est la question ? Le secret de la pyramide n’a pas mal vieilli, la photographie est impeccable et ses effets spéciaux sont toujours de haute volée. Même les animatronics passent bien alors qu’ils peuvent apparaître comme très ringards aujourd’hui dans d’autres productions, comme le choc des Titans (1981). A côté de ça, le film est un peu trop intimiste et manque d’ampleur : le prof est aussi le méchant, la surveillante est aussi la méchante, un peu comme si on avait manqué de moyens pour le casting. Mis à part ça, le film reste très plaisant à regarder.


Ce qui était en 1985 un film sympathique et avant-gardiste reste aujourd’hui un film sympathique tout court, un bon film qui n’est toutefois pas un incontournable. En revanche, si vous aimez la bonne vieille image de synthèse qui tache, celle des débuts, il ne faut absolument pas rater l'étape importante que constitue Young Sherlock Holmes dans le mariage de l'image de synthèse avec le septième Art.

Ramifraise
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le 10 mai 2021

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Ivan Duraive

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