En découvrant aujourd’hui « Young Sherlock Holmes », on ne peut être que frappé par les similitudes scénaristiques et visuelles avec la franchise Harry Potter, qui naîtra une grosse décennie plus tard. Une intrigue qui se déroule dans une école du 19ème siècle, avec scènes de dîner, professeurs ayant un rôle important dans l’histoire, rival hautain et prétentieux, et tutti quanti. Un trio de protagonistes, dont une femme, un je-sais-tout, et un héros binoclard débarquant dans cet univers, ce dernier ressemblant vaguement à Daniel Radcliffe. Une mystérieuse figure maléfique sous capuche. De l’ésotérisme et un culte morbide. Même la BO ressemble à du John Williams !
Nul doute que malgré son échec commercial, ce film a fortement « inspiré » JK Rowling. Pas étonnant non plus que Chris Colombus, ici scénariste, a été embauché ensuite pour réaliser les deux premiers films Harry Potter… Mais s’il on ôte ces considérations troublantes de plagiat, quid de ce film de Barry Levinson ?
Clairement, il souffre de quelques défauts, mais n’a pas mérité son échec à l’époque. L’ensemble démarre en trombe, avec un mystère meurtrier intriguant, et des effets spéciaux très convaincants. Puis on découvre de tout jeunes Watson et Holmes, alors étudiants. Les acteurs qui les incarnent laissent à désirer, s’avérant un peu fade, et sans réelle alchimie. Il n’est guère étonnant qu’aucun des deux n’ait connu de glorieuse carrière au cinéma par la suite.
Néanmoins, à part des passages usant du procédé paresseux de la voix-off, l’écriture des personnages est intéressante, montrant un Holmes très arrogant et plus émotionnel que la version adulte qu’on lui connait. On le verra ainsi se construire, à travers cette intrigue qui tient la route, jusqu’à un dernier acte parfois un peu bancal mais sympathique. Globalement, la mise en scène est professionnelle, et l’on passe un bon moment avec ce récit initiatique situé entre l’adolescence et l’âge adulte.