Ça commence sur la magnifique chanson No other love, de 1950, qui donne le ton : on va se manger du mélo. Certes, mais du mélo classe, de 1954, avec les accents de l'époque, le vocabulaire délicieusement désuet, les intrigues bienpensantes en diable, les bons sentiments à la naphtaline... délectable ! Ajoutons à cela Rock Hudson, le plus beau nez du cinéma américain, et voilà de quoi se passer deux petites heures cosy sous le plaid. Doublas Sirk savait y faire, et il faut profiter du cycle qui lui est consacré en ce moment pour se la jouer Marty McFly et se retrouver quelques décennies en arrière, à l'époque des bagnoles à long nez et des tailles de guêpe. En prime, une petite leçon de morale bien chrétienne, sur le bénéfice à faire le bien. Le secret magnifique du titre fait en effet allusion à une petite manie de certains personnages masculins, consistant à se livrer à des actions philanthropiques dans l'anonymat le plus strict. Le postulat du film, c'est que l'effet boomerang finit toujours par le rendre au centuple à celui qui s'adonne à de telles pratiques. Autant dire que ça ne peut pas faire de mal, même si ça peut sembler un peu décalé à l'époque des irresponsables politiques qui pillent le patrimoine et nous font la leçon avec le plus grand sérieux dans la même journée...