Ca démarre comme toute bluette sentimentale habituelle. On se dit au bout de 5 ou 10mn : "Chouette Rock Hudson tout jeune". Mais vers la 15ème minute : on déchante.
Nous voilà en partance pour mystic-land et ses feux follets spiritualo-chamanique. Et là commence l'ennui face au thème.
Bon c'est pas grave, on va compenser avec le jeu des acteurs, les décors, la réalisation... Un film c'est pas qu'un fond, c'est aussi une forme. ZUT : Jane Wyman en fait des tonnes, a l'air d'être la tante ou la mère de Rock Hudson, les décors manquent de peps, les costumes sont lisses, les dialogues sans saveurs... Les phrases sensés provoquer un orgasme chamanique sonnent creux.
Au final, la lourdeur du propos, l'indigence d'un scénario sans surprise ainsi que le manque d'alchimie entre Wyman et Hudson, font de ce film l'un des plus ennuyeux et long que j'ai vu.
A la fin de mon visionnage j'ai fait quelques recherches tant je croyais l'oeuvre financée par un truc du genre scientologie... Mais non, c'est simplement l'adaptation du livre (1933) d'un pasteur chrétien américain souhaitant probablement illuminer ses congénères d'un message plein d'amouuuurrrr...
Mais il ne suffit pas, dans l'amérique des "Raisins de la colère"; de dire que la bonté gratuite apporte sérénité et joie à celui qui donne, quand une grande partie de la population de cet entre-deux guerres meurt de faim en rêvant non pas de "charité individuelle" mais d'une société égalitaire génératrice de justice sociale et économique pour tous...
J'ai senti en regardant ce film l'indécence de cette philosophie "prêt-à-porter" taillée bien à propos pour petits bourgeois en mal de tranquillité d'esprit. Tant j'étais agacée par ce discours en creux, que je suis probablement passée à côté du charme que lui trouve ses admirateurs. Je ne suis décidément pas fan des choix et de la direction de Douglas Sirk qui fait pourtant des efforts louables pour nous convaincre ici du mélo qui se joue sous nos yeux... ou presque !