Après les 190 minutes de « Titanic », me voici de retour en salles quelques heures plus tard pour une autre superproduction tout aussi mythique (si ce n'est plus) : j'ai nommé « Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau ». Bon, j'aurais pu enchaîner les trois mais cela aurait quand même fait beaucoup, d'autant qu'UGC a eu la grande idée de les proposer dans leur version... longue ! 210 minutes de grand spectacle, donc (oui, je ne compte pas le défilé de tous les fans officiels cités à la fin du générique, devant durer à peu près une heure et demie à lui tout seul (d'accord, j'exagère)), où Peter Jackson fait preuve d'une impressionnante maestria visuelle tout en menant son récit de main de maître jusqu'au bout.
On a vu depuis tellement de récits d'Heroic fantasy au rabais que de redevenir à l'essence du genre, dans ce qu'il a de plus grand, de plus noble, de plus spectaculaire, de plus magique est un grand bonheur, surtout avec un tel réalisateur, certes très assagi au vu de son passé « bad ass », mais faisant preuve d'une inspiration de tous les instants pour magnifier des décors somptueux, des effets spéciaux éblouissants, des personnages marquants (premiers comme seconds rôles) interprétés par des acteurs inspirés, non sans quelques répliques devenus cultes d'emblée. Si je ne me souviens pas suffisamment de la version cinéma « standard », je devine les différentes scènes (ré)intégrées à celle-ci, apportant toutes quelque chose : de la densité, de la puissance, voire une certaine poésie par moments, Howard Shore signant l'une de ses plus belles compositions pour accompagner harmonieusement cette aventure épique au possible.
Une quête, une vraie, non sans quelques faiblesses un peu inhérentes au genre : un regard assez manichéen entre gentils souvent très beaux et méchants souvent très laids (alala, ces uruk-hai!), cette incapacité pour des antagonistes surpuissants à ne pas arriver à bout d'une petite troupe, aussi opiniâtre et (plus ou moins) entraînée soit-elle, amenant quelques scènes assez peu crédibles
(je pense notamment à la traque des Nazgûl).
Tant pis : le futur réalisateur de « King Kong » a su créer un univers comme peu peuvent s'en targuer dans l'Histoire du cinéma, le tout avec un amour pour le septième art ne pouvant que ravir les cinéphiles de toute chapelle. Du très grand spectacle devenu aujourd'hui l'une des plus grandes références de la pop culture, et deux autres volets que je ne manquerais pas de (re)voir rapidement (dans leur version longue, bien sûr!).