Le film d’animation, sorti en salles dans l’indifférence du grand public, mais également des fans du la licence Seigneur des anneaux, nous présente le récit fondateur du gouffre de Helm (lieu central du film « les Deux Tours »).
L’histoire se déroule au Rohan, 250 ans avant la trilogie de Peter Jackson.
Avec ce projet, la Warner rempli l’objectif non assumé de préserver ses droits sur l’univers étendu de JRR Tolkien. Nous assistons alors à la continuité d’une franchisation.
War of Rohirrim peine justement à s’affranchir de la trilogie des années 2000, jouant sur la nostalgie du spectateur en permanence.
La scénario reste extrêmement semblable au second volet de Jackson, dès les premières secondes, les thèmes d’Howard Shore font leur apparition lors des titrages et des plans d’ensemble. Choix dommageable puisqu’il ne laisse pas l’occasion à la nouvelle Bande Originale de se faire une place.
Les lieux présentés sont déjà connus des spectateurs, ce qui crée une frustration par le manque d’exploration du monde tangible de la terre du milieu, surtout compte tenu de la liberté offerte par l’animation.
La problème principal du long-métrage réside dans son animation.
On assiste à une vraie faiblesse de l’incrustation dessin sur les décors en 3D, qui peinent à s’imbriquer l’un dans l’autre.
Le projet parait bâclé lorsqu’on constate le manque de fluidité dans les mouvements et dans les combats.
De plus le découpage technique du film n’est pas clair, offrant peu de lisibilité aux spectateurs (exemple : séquence du Mûmakil enragé).
Enfin l’animation est sommaire et sédentaire en arrière plan, comme dans les films d’animations plus anciens. Ici on n’a l’impression de se situer très loin dans le sillage de l’essor actuel de l’animation.
Le ressenti général après visionnage est celui d’un film pas désagréable à regarder compte tenu de ses échecs et de ses motivations. Les personnages suscitent notre intérêt et développent une portée féministe déjà inaugurée avec le personnage d’Eowyn dans la trilogie originale.
Néanmoins le métrage parait tout de même techniquement bâclé et figé dans un univers teinté de nostalgie plutôt que de nous porter vers la découverte.