Si vous avez aimé le premier volet des aventures de la compagnie de l’anneau, vous aimerez sa suite, ça va de soi.
Ce deuxième film, que je n’ai pas vu dès sa sortie, mais bien plus tard, pour des raisons que j’explique dans ma critique du premier film (et que je vous invite à aller lire), raconte les événements qui surviennent après la dissolution de la compagnie de l’anneau. Comme dans le livre, le récit se divise en trois groupes de personnes : le premier comprend Frodon et Sam en route vers la montagne du destin. Ils rencontreront leur mystérieux et inquiétant guide, le fameux Gollum qui donne tout le piquant à cette suite. Le deuxième groupe est celui de Merry et Pippin qui, souvenez-vous, ont été enlevés par les orques. Ils parviendront à s’échapper et feront la connaissance des Ents, les arbres vivants. Enfin, le dernier groupe est celui du reste de la compagnie, c’est-à-dire Aragorn, Legolas et Gimli, qui partent sur les traces de Merry et Pippin, et rencontreront le peuple du Rohan, en guerre contre les Orques.
On peut dire qu’on rentre dans le vif du sujet, car on assiste maintenant à l’ascension des forces de Sauron et une grande bataille est livrée au gouffre de Helm, et c’est sans doute la séquence la plus spectaculaire du film. C’est en tout cas celle que retient la conscience collective.
De son côté, Saroumane endosse le rôle d’antagoniste, mis à l’honneur dans ce second volet, et la scène de la chute de l’Isengard est juste magnifique. Il s’agit d’une très bonne initiative, car dans le livre, cette bataille est survolée. Elle est simplement évoquée durant une conversation, mais elle n’est pas vécue par le lecteur comme la bataille de Helm et je trouvais ça dommage. C’est en tout cas bien pensée de remettre cette bataille à sa juste place dans le film.
Les acteurs sont toujours aussi géniaux. C’est un bonheur de redécouvrir Gandalf Le Gris en Gandalf Le Blanc, dorénavant. Il a encore plus de prestance ainsi et je préfère pour ma part cette nouvelle version de lui. Nous devons aussi parler de Gollum, qui endosse un des rôles les plus importants de l’œuvre, pour des raisons que je n'expliquerais pas (ça va de soi). Même si la technique semble un peu usée par le temps, la magie de son apparence fonctionne toujours. Le personnage est plus complexe qu’il n’y parait avec son trouble de l’identité. Le Puant et le Sournois (comme dirait Sam Gamegie) se partage le même corps, et leurs conversations sont tout simplement fascinantes. Je vous mets au défi de décrocher votre attention un seul instant de ces dialogues à lui-même. Impossible, on est comme happé par la fascination et l’horreur en même temps. Les plans de la caméra sont ingénieux, on jurerait voir des jumeaux discuter. Le personnage est l’un des plus réussis, tant dans le roman que dans le film. Bravo à Peter Jackson pour cette prouesse.
La musique, les décors, les dialogues, tout ce qui a fait le succès du précédent film, sont encore au rendez-vous. Mais cette fois-ci nous avons davantage de scène épique, et de combat de guerre. Plus sombre et plus violent, ce deuxième volet nous plonge dans des ténèbres grandissantes de Sauron. Un ennemi effrayant tant il est omniprésent et invisible à la fois. Encore une fois, c’est un coup de génie. On connait l’ennemie et ses prétentions, mais on ne le voit jamais, ce qui le rend tout à fait terrifiant.
Encore une fois, le reproche que l’on pourrait faire au film, c’est son format, très long, là où moi je vois un soin du détail et de la précision. Il est vrai que le discours de Sylvebarbe est peut-être un peu soporifique, mais que voulez-vous, c’est un Ent, et les Ents prennent leur temps, c’est bien connu.
Plus épique, plus sombre, plus intrigant que le premier film, « Les deux tours » est une suite exceptionnelle. Ma préférence ira tout de même pour « La Communauté de l’Anneau », mais ce film n’en reste pas moins aussi bon. J’adore.