Le récit trop longuement ébauché prend ici de l'ampleur.
Séparés, les personnages vivent de multiples pérégrinations épiques, croisant sur leur routes de nouveaux personnages, aux relents médiévaux, et à la violence noire. Peter Jackson excelle ici en réussissant le pari osé de proposer plusieurs intrigues en même temps. Les parties se chevauchent bien, les transitions sont faciles et jamais gênantes au visionnage.
L'intrigue ne cesse de s'enrichir en nouveaux enjeux et nouveaux personnages (on admirera le travail fait pour Gollum, impeccablement malsain, personnification de la schizophrénie, dont on ne sait si on l'aime ou le déteste) qui donne enfin à cette saga une véritable largeur, puissance, que souligne toujours à merveille la sublime partition d'Howard Shore et que viennent confirmer des combats épiques et grandioses. Si l'aspect "péripéties qui s'accumulent pour rallonger l'histoire" persiste, cela semble ici justifié par de merveilleux passages gothiques, aux inspirations médiévales et à la noirceur totale. Mais cela est admirablement contre balancé par de belles scènes, d'amour notamment, pauses dans un récit mouvementé, et des scènes véritablement et volontairement comiques (quand, devant le 1, on riait là où il ne fallait pas tant on frisait parfois le ridicule).
Ce Seigneur des Anneaux pourrait me suffire tant il demeure pour moi le meilleur des trois, le plus épique, le plus sombre, le plus drôle et le plus violent à la fois, et tant il totalise et résume sans se répéter tout l'univers déployé par la saga.