On pouvait se demander qui oserait un jour s'attaquer à ce monument de la littérature fantastique qu'est le Seigneur des Anneaux, sans craindre de s'attirer les foudres de milliers de fans pointilleux ou d'ennuyer les « Tolkienophobes »...
Peter Jackson, lui, n'a pas hésité.
Et lorsque le premier opus de la série, « La Communauté de l'Anneau » est sorti en salle, bien peu nombreuses ont été les critiques à son encontre.
C'était une réussite.
Dans la digne lignée de son prédécesseur, « Les Deux Tours » est venu nous éblouir, nous transporter au delà du temps et de l'espace, nous gaver d'idéaux héroïques, nous arracher des larmes devant la beauté de paysages magnifiques et de quêtes insensées.
Insensée est en effet la quête qui mène le Porteur de l'Anneau, Frodon, et son fidèle Sam vers la Montagne de Feu au cœur du Royaume ennemi.
L'Anneau de Pouvoir, l'Unique, forgé par Sauron « pour les gouverner tous et dans les Ténèbres les lier ». L'Anneau ne pourra être détruit que par ce même Feu qui lui donna la vie.
Des neuf membres de la Communauté, ils ne sont désormais plus que deux, petites souris essayant de se faufiler à travers les griffes du chat, tandis que leurs compagnons s'en vont chacun vers leur destin.
Mais quel destin peuvent-ils encore avoir quand le crépuscule du monde est annoncé ? Chacun s'avance vers une nuit teintée de sang et de souffrances, mu par un espoir si tenu qu'il pourrait se rompre à tout instant. Chacun essaye, à sa manière, d'endiguer le flot des armées de Sauron et de l'Isengaard, de mettre fin à la Puissance destructrice de l'Alliance des Deux Tours...
Souvent fidèle à l'œuvre de Tolkien au point d'introduire des répliques entières issues du livre dans la bouche de ses personnage, Peter Jackson n'en prend pas moins certaines libertés qui pourront choquer les connaisseurs.
Nombreux sont les raccourcis pris pour simplifier l'histoire, qui permettront aux néophytes de s'immerger totalement dans celle-ci et de suivre ses multiples ramifications.
Mais Peter Jackson prend aussi des « rallongis » sur lesquels on peut s'interroger et qui choqueront plus les fans de Tolkien, car ils amènent parfois à exprimer le contraire de ce qui est dit dans le livre.
Si on comprend aisément que les contraintes rythmiques du film aient pu décider Peter Jackson à modifier légèrement l'histoire, on le regrette souvent.
Malgré cela, néophytes et puristes se laisseront porter par l'histoire avec une égale intensité. Peter Jackson avait pris un pari difficile, mais ce serait de la mauvaise foi que de dire qu'il ne l'a pas magnifiquement réussit.
Les Deux Tours est un chef d'œuvre, tant au niveau de la réalisation, que du jeu d'acteurs ou des effets spéciaux (on citera en exemple la mise en scène époustouflante du personnage de Gollum, d'une expressivité rarement atteinte pour un personnage virtuel).
Personnellement, le Seigneur des Anneaux doit être un des bouquins que j'ai le plus lu et relu (après Les Enfants de la Terre) et malgré les libertés prises par Peter Jackson, j'ai a-do-ré sa trilogie.