Pour parler du dernier film documentaire de Wim Wenders Le sel de la terre sur le photographe Sébastien Salgado, j'ai trouvé que la correspondance entre ces deux images en dit beaucoup,… (si vous avez le temps de faire la recherche pour les mettre en parallèle) Célestine de Picasso, période bleue, période mortifère ou la couleur est bannie et Portrait de femme aveugle du Sahel de Salgado lorsque le photographe couvre la plus grave famine du siècle dernier.
j'avais adoré les photos extraordinaires de Salgado des mines d'or au brésil découvertes lors d'une exposition, mais j'avoue que le montage du docu de Wenders est un peu trop trash pour moi.
La sensibilité de Salgado pour composer ses photos me touchant profondément, je n'ai pas supporté la série sur l'horreur des guerres, la famine au Sahel, le génocide des Tutsis, Salgado dit y avoir perdu son âme dans cet éternel recommencement de l'insoutenable.
Je me suis souvenu de la polémique dans les années 1980 de l'esthétisation de la misère, en voyant les photos de Salgado, je me dis que ses compositions magnifiques sont comme une approche spirituelle de la mort, il se sert de la lumière pour la ritualiser, pour la rendre au divin, mais ça ne marche pas, l'horreur ressort plus fort que tout et la mort reste cruellement réaliste et insupportable peut-etre à cause de notre propre rapport à la mort du à notre culture occidentale.
La photographie n'est pas un art sacré, elle est effroyablement réaliste.
Je ne parlerai pas de la fin du documentaire car je suis donc partie avant… comme Salgado est parti de longues années, et je n'ai donc pas vu son retour ...