Le cinéma d'Ingmar Bergman a la réputation d'être austère, intellectuel et froid comme la mort. Ce n'est peut-être pas complètement faux (pour ce que j'en sais), mais, en ce qui concerne "Le septième sceau", ce n'est pas totalement vrai non plus et foncièrement injuste.
Primé à Cannes en 1957, "Le septième sceau" parle effectivement de chose extrêmement sérieuses comme la mort et la religion, mais le fait avec un sens de l'onirisme franchement sublime et même avec un certain recul mêlé d'humour, Bergman regardant tout cela avec une amertume teintée d'ironie, ayant à coeur comme il le disait de concevoir son film comme l'aurait fait les artistes de l'époque.
Naviguant dans une atmosphère délicieusement païenne, "Le septième sceau" confirme, s'il en était encore besoin, le talent de Bergman pour la composition, accouchant de plans d'une beauté sidérante, merveilles d'ombres et de lumières utilisant à la perfection le noir et blanc et contribuant énormément à la réussite du film.
Alors bien sûr, pour qui ne goûtera pas forcément le cinéma de Bergman, "Le septième sceau" paraitra atrocement longuet et affreusement bavard, délire d'un cinéaste pétant plus haut que son cul. Dommage, ils passeront à côté d'une oeuvre peut-être imparfaite (c'est vrai que c'est un peu chiant par instant) mais ô combien singulière et formellement éblouissante.