Avec ce mythique "Septième Sceau", Bergman s'élève au niveau de Shakespeare, en interrogeant nos ruses dérisoires pour fuir l'angoisse de la mort. Mais si le film est aussi allégorique que puissant (voir la réflexion métaphysique sur le fondamentalisme des croyants aveuglés qui ne voient plus que la Mort se cache derrière le masque des fausses croyances), il est aussi léger et gracieux : c'est un jeu presque enfantin que joue le chevalier lorsque, de saynète en saynète, il rencontre des comédiens qui jouent aussi leur vie et mettent en scène des faux-semblants. Bergman a ici le génie d'interroger notre volonté farouche de faire coïncider nos représentations avec la réalité, et il soulève légèrement le masque de ce désir qui nous aveugle et nous précipite dans la mort... [Critique écrite en 1979]