Significations
Le titre du film provient d’une des phrases de l’Apocalypse de la Bible : « Lorsque l'Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure ». Les sept sceaux sont un résumé de ce que l’humanité a vécu : famine, guerre, peste… Et ces sceaux promettent toutes ces catastrophes aux humains mais aussi la prédiction de la fin du monde. Ces sept sceaux sont donc la prophétie de la fin, de l’Apocalypse. Et le septième sceau est le dernier sceau qui permet d’ouvrir et de connaître la vérité et de révéler à tous les secrets de l’Apocalypse.
D’ailleurs, dans le film, plusieurs passages de la Bible et surtout de l’Apocalypse sont cités.
On pourrait ainsi dire que Le Septième Sceau est un film personnel où Bergman se pose les mêmes questions existentielles que le chevalier sur le sens de la vie et sur la quête de Dieu et de son existence. Bergman est Block face à la Mort, demandant la vérité.
Le jeu d'acteurs
Les acteurs réalisent leur performance avec talent, Max von Sydow, que l’on a notamment pu voir dans L’Exorciste ou plus récemment dans Shutter Island est excellent. Bibi Andersson (Mia), Nils Poppe (Jof) et Gunnar Björnstrand (Jöns), même s’ils ont des rôles plus secondaires se révèlent être des personnages très importants. En effet, les deux premiers représentent pour le chevalier la légèreté de la vie et les acteurs sont vraiment très convaincants. Le troisième, qui joue l’écuyer représente quant à lui une certaine idée du néant, donc un certain refus de Dieu et de son existence, ce que Block refuse.
Ainsi, ce trio d’acteurs secondaires représentent des visions de la vie que Block ne peut accepter : les deux premiers se réjouissent d’un rien, le troisième ne croit en rien et est assez pessimiste. Block ne trouve pas sa place entre ses deux « options » et tente donc en vain de questionner la Mort qui ne peut lui donner de réponse car elle se dit « sans secrets ».
Le contraste
Le film oscille toujours entre le Bien et le Mal, entre le personnage de la Mort et du couple de baladins, donc entre la Mort et l’Amour, entre la peste et la frivolité de Mia et Jof…
En effet, Le Septième Sceau nous emporte dans une danse macabre, dans la même danse que Block où l’on est sans cesse tiraillé entre le bon et le mauvais, entre les questionnements… Mais la fin ne nous permet pas d’avoir nos réponses tout comme Block n’a pas les réponses auxquelles il voulait accéder avant de mourir. Sa vie et ses rencontres ne lui ont pas permis de trouver la foi et d’avoir accès à la révélation de Dieu, il ne connaît pas la vérité et reste dans sa problématique existentielle.
La scène finale est incroyable, sombre et belle en même temps. Les images présentées sont magnifiques, notamment celles de la partie d’échec au bord de la plage. En voici l’exemple :
Conclusion
Ce film suédois en noir et blanc est donc à voir, juste pour la curiosité (puis si vous avez aimé Last action hero, c’est un plus). Il nous dresse un portrait d’une quête sans fin à laquelle personne n’a de réponse.
J’ajouterai qu’il m’a été délicat de faire cet article pour la simple et bonne raison que j’ai été emportée par l’envie de voir ce film depuis longtemps mais qu’il n’a pas répondu à mes espérances. Je ne dis pas par là qu’il m’a déçue, bien au contraire, mais comme je l’ai précisé, aucune réponse ne nous est donnée et cela est frustrant.