Premier long métrage en couleur de l’histoire de l’animation japonaise, ce film poétique s’inspire de la légende chinoise du serpent blanc, une histoire d’amour entre un génie serpent et un jeune homme. L’œuvre semble s’inspirer, dans le fond comme dans la forme, du modèle américain imposé par Walt Disney, tout en conservant une ambiance locale des plus exotiques.
Pour un film d’animation japonais des années 50, Le Serpent Blanc étonne par sa maitrise des techniques traditionnelles et par la précision et la beauté de ses animations. Malheureusement, l’année de production ne saurait justifier les maladresses de la réalisation. Déjà, le scénario manque de précision, d’harmonie et de dramaturgie. Le film est découpé en plusieurs séquences qui peinent à trouver une continuité. Certains passages font vraiment office de bouche-trou, afin d’étirer l’action vers du long format, notamment les séquences comiques mettant en scène les animaux qui fracassent complètement le rythme. C’est ce que j’ai le moins aimé dans ce film d’ailleurs. Les dialogues sont d’une pauvreté déconcertante, le doublage français est catastrophique, mais fort heureusement les chansons originales nous sont servies dans leurs jus et en version originale, ce qui donne à l’œuvre une dimension enchantée, dépaysante, et qui nous plonge au fin fond des âges.
Le film a tout de même grandement vieilli, mais les passionnés sauront l’apprécier. J’avoue que j’ai eu du mal à rester éveillé jusque-là fin, tellement je m’ennuyais. La beauté des images n’a pas suffi à me distraire. Le film accuse trop de lacunes scénaristiques tant et si bien que parfois on ne comprend plus ce que l’on est en train de regarder. Pour ainsi dire, l’action passe du coq à l’âne (ou dans ce cas, du serpent au panda) et cela éparpille le public qui ne voit plus très bien ou se situe le fil rouge. Cette absence d’intention gâche complètement le spectacle, malgré ses qualités et ses efforts louables.
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