rio bravo bis
Si Robert D.Webb n'est pas passé à la postérité, il ne faudrait pourtant pas sous-estimé ce western de bien bonne facture. Certes "Le shérif" ne brille pas par sa mise en scène; des scènes auraient...
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le 13 sept. 2018
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Superbe western enfin revu en CinémaScope et en belles couleur De Luxe, le chef opérateur étant Lucien Ballard (les copies DVD disponibles que j' avais vues auparavant sont en format rétréci, recadré, et de ce fait dégradé).
Le marshall Cass Silver (le grand Robert Ryan) affronte "Honest John » Barett (Robert Middleton), un joueur très malhonnête et sa bande, venus s'enrichir dans sa ville en ouvrant un petit casino, ce qui profite bien aux notables locaux dont la morale bien pensante fléchit subséquemment à la perspective de bénéfices rapides.
Il est aimé par Sally, la belle hôtelière (Virginia Mayo) mais il est gêné par un AVC débutant avec des moments de cécité imprévisibles, notamment lors de gunfights.
Il est aidé par ses adjoints, un ancien, Jake (Walter Brennan, quel personnage !) et un jeune (Jeffrey Hunter, d’une grande beauté farouche).
Celui-ci, dont il avait tué le père en légitime défense dans une autre ville passe peu à peu de l’hostilité à l’estime et à l’amitié avec lui, et il le remplacera au final comme shérif de la ville.
La trame est assez proche de celles de Rio Bravo (1959) et de Eldorado (1967) futurs grands westerns de Howard Hawks qui s’est indiscutablement inspiré de celui-ci (même si les crédits des scénario sont différents).
Il y a la prison qui se surcharge de malfrats incarcérés et qui, assiégée, est de plus en plus difficile à protéger.
Il y a la juxtaposition des générations (un héros d’ âge mûr entouré d’alliés de plusieurs tranches d’âge, jeune, adulte, vieillard). Celle-ci, on la retrouve aussi dans Rio Lobo.
Il y a la relation amicale mémorable entre Brennan et Wayne dans Rio Bravo : elle est déjà là entre Brennan et Ryan, en plus sobre.
Et il y a même les hémiplégies intermittentes de Wayne en plein gunfight dans El Dorado qui sont analogues aux attaques de cécité de Ryan dans ce film-ci.
Pour ce qui est du "gunfight final", il y en a en fait deux, successifs et originaux.
Le premier : les deux shérifs, le titulaire joué par Ryan, et le jeune deputy, joué par Hunter, affrontent un groupe dans une grange avec une belle présentation tactique et un pic dramatique quand le plus âgé devient vulnérable (attaque de cécité). Mais il arrive à en abattre un en tirant a l'aveuglette au son du click de l'arme du tueur.
Sa réussite est due à l’entrainement subreptice que lui imposait au bureau son copain l'ancien, Jake (Walter Brennan) : tout en lisant son journal, il armait son revolver et il faisait sursauter et réagir le shérif, lors de scéquences mutiques et remarquables. Notons que Jake fut tué lors d'une attaque de la prison, une tragédie que Hawks ne reprit pas dans sa future trilogie de westerns.
Le deuxième gunfight se passe entre le jeune adjoint (Hunter) et Honest John : le héros lui tire dans le dos car il a compris que le méchant s'est retourné pour sortir une arme en douce de sa veste. (Le shérif Silver avait agit précisément ainsi, tirer dans le dos pour de bonnes raisons, avec le père du jeune héros, ce qui était à la source de leur hostilité du début).
Selon moi, cette série B est un des meilleurs westerns du genre.
(Note de 2018 publiée en 2024).
En lisant les autres notes dans Sens Critique, certaines ont raison d' insister sur la qualité d'aspects documentaires relatifs à la petite ville de l'Ouest et au job d'un shérif, ce qui augmente encore la valeur de ce film. Et il est aussi vrai que Virginia Mayo a un si beau rôle, et elle l'incarne si bien, qu'on aurait voulu la voir encore plus plus à l'écran.
(Note de 2018 publiée en déc. 2024).
Créée
le 5 déc. 2024
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