Western que je viens de trouver chez Sidonis. J'avais vu la critique de @JéJé qui m'avait bien intrigué il y a quelques années. Heureusement je ne m'en souviens plus (de ce que j'avais lu) et vais pouvoir dégoiser à mon aise.
1959, Joseph Newman et Joel McCrea. Ce sont trois ingrédients de base pour un western qui ne pétera peut-être pas le feu mais qui fera sûrement passer un bon moment. C'est bien le genre de western que j'aime.
C'est l'histoire de Bat Masterson qui fut des tas de choses (chasseur de bison, éclaireur de l'armée jusqu'à copain de Theodore Rossevelt à New York !) Mais ce qui nous préoccupe ici, c'est juste son passage à Dodge City dont il devient le shérif. Comme d'habitude à Hollywood, il ne faut surtout pas chercher l'étude historique du personnage…
On le sait bien que "quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende". Et d'ailleurs, je suis bien d'accord avec ce principe sinon comment pourrais-je apprécier des films mettant en scène Robin des Bois et Jeanne d'Arc. Autrement dit, il y a des cas où j'aime bien les biopics arrangés …
Dans ce western, pour la nième fois, on a affaire à une ville, Dodge City (Kansas) où les cow-boys sont un peu lourds sur les armes à feu et où couve une sourde lutte entre un marshal et un shérif que de prochaines élections doivent départager pour la possession de la ville et la place de shérif de la ville.
Evidemment, Joel McCrea dans le rôle de Masterson va devenir le shérif après moult difficultés mais je ne vais quand même pas raconter l'histoire…
Il y a des choses que j'aime bien dans ce western comme par exemple l'ossature du film qui accompagne bien le casting. D'un côté des gens qui s'arrangent avec l'ordre et la loi pour leur propre intérêt. De l'autre côté, ceux qui ne transigent pas. Ou qui, devant l'adversité, peuvent transiger un peu faisant se dévoiler les vraies personnalités. C'est vrai pour les deux actrices, la rigide Julie Adams et la plus accommodante Nancy Gates. Ce sera très vrai pour Joel McCrea et son copain, le souple docteur (John McIntire)
Globalement, les évolutions de ces quatre personnages sont intéressantes car on n'a pas affaire à des personnages monolithiques mais à des personnages réels qui peuvent ou non s'adapter, déterminant d'ailleurs ainsi leur avenir. Ainsi, Julie Adams, fille d'un pasteur, trop rigide, va perdre la manche face à Nancy Gates. Il en sera de même pour Joel McCrea, très bon dans son rôle qui devra composer avec ses convictions.
Une idée originale est la scène initiale où Joel McCrea s'exprime sur la torture morale que l'homme subit lorsqu'il tue. On comprend vers la fin du film le pourquoi de cette scène initiale. Le problème c'est qu'il aurait fallu que ce soit beaucoup plus finement travaillé. Car là, ça fleure le préchi-précha un peu trop moraliste. D'autant que McCrea s'adresse à un jeune homme qui l'accompagne dans ses chasses au bison, dont on comprend qu'il est un peu simplet. Mon ressenti c'est que cette partie du scénario est mal amenée, avec de trop grosses ficelles, et ne passe pas. Pourtant, l'idée était originale et pouvait amener une belle plus-value.
En conclusion, western intéressant avec un bon Joel McCrea et des seconds rôles efficaces où on ne s'ennuie pas. Mais un peu de jus de chique dans le scénario n'aurait pas fait de mal.