Premier long métrage de Rohmer à la singulière beauté.
Où l'on suit la déchéance sociale et physique de Pierre Wesserlin, américain oisif et dilettante, vaguement musicien, acculé par ses divers revers de fortune à errer dans un Paris d'août déserté et écrasé de chaleur.
Ce qui est beau dans ce film c'est le regard d'une sensibilité extrême et sans aucune complaisance que Rohmer pose sur son personnage principal.
Pierre est un gros ours mal léché, profiteur, fanfaron antipathique et horripilant.
Poussé au bord de la Seine par le dénuement et le désoeuvrement, comme un animal vers un dernier point d'eau, il sera rendu, à travers l'épreuve de la pure solitude, à la source de sa propre humanité.
Rien de lourd ou de pontifiant dans ce film, qui reste toujours habité d'une fantaisie salvatrice et un peu désespérée, à l'image du clochard magnifique et touchant génialement incarné par Jean Le Poulain.
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