Le Sixième Sens
Un film de : Michael Mann
Will Graham (William L. Petersen) est un des expert-légistes les plus habiles du FBI. Mais, ses talents lui ont valu de frôler plusieurs fois la mort, raison pour laquelle il s'est retiré du circuit. Pourtant, trois ans après sa retraite anticipé, un double meurtre à un mois d'intervalle va pousser un de ses anciens collègues à venir le trouver. Mais, pour espérer résoudre cette affaire, Will Graham va devoir se confronter à ses démons intérieurs.
Alors pour ceux qui penseraient que ''Le Silence Des Agneaux'' est le premier roman de Thomas Harris à avoir été adapté au cinéma, commettent une grosse erreur, pourquoi ? Parce que ce serait oublier Manhunter son titre en anglais, appeler chez nous ''Le Sixième Sens'' qui n'a rien à voir avec le long métrage de Night Shyamalan, mais, l'appellation Française portera souvent à confusion, qui précède quant même de quatre ans le long métrage de Jonathan Demme.A noter qu'une seconde adaptation du même bouquin sera réalisé bien des années plus tard par Brett Ratner.
Produit par Dino De Laurentis, cette première adaptation du livre Dragon Rouge par Michael Mann ne rencontrera pas le succès à sa sortie, mais a gagné beaucoup en réputation au cours des dernières années. Malgré tout, en dehors du monde cinéphilique, le film reste quant même très méconnu, ce qui est vraiment dommage, car il a le mérite de vous plomber sur votre fauteuil, pendant toute la durée de l'enquête de Graham cherchant à retrouver ce psychopathe qui sévit pendant la pleine lune.
L'histoire se déroule donc avant Le Silence Des Agneaux et se concentre beaucoup sur Will Graham , un ancien Profiler du FBI, retiré des affaires après avoir plusieurs fois frôlé la mort. Car, à trop vouloir se mettre dans la tète des psychopathes, on risque d'y perdre sa santé mentale, mais c'était le risque à prendre pour Graham, et ainsi obtenir les résultats escomptés.
Will Graham vit paisiblement au bord d'une plage avec sa femme et son fils depuis cette dernière affaire qui a faillit lui coûter la vie. C'est d'ailleurs là que Jack Crawford (Dennis Farina), un de ses anciens collègue, vient le trouver pour lui demander de l'aide dans une affaire pour le moins sordide : Deux meurtres de familles, à un mois d'intervalles, à Birningham et Atlanta.D'abord réticent, puis il fini par accepter au risque de replonger définitivement cette fois.
Jouer admirablement bien, par un William L. Petersen qui crève l'écran dans ce film, ne pas oublier aussi Joan Allen dans le rôle de la femme aveugle, Brian Cox qui lui revêt les habits du docteur Hannibal Lecter , Stephen Lang qui incarne lui une victime, la tension reste tout du long de ce film, avec une BO joué au synthétiseur ou rythmé par des tubes pop très présente, typique des années 80, avec des lumières au néon, rythmé avec la musique.
William L. Petersen est tout bonnement impressionnant dans ce film. On en dira pas autant de Brian Cox qui n'est guère convaincant, surtout si on le compare à Anthony Hopkins qui incarnera le tueur cannibale quelques années plus tard. Heureusement, le personnage est assez en retrait, car, la vrai révélation vient de Tom Noonan, qui joue le tueur Francis Dolarhyde dont la première apparition, alors qu'il vient de kidnapper un journaliste un peu trop zélé, donne le ton du film. Acteur sous employé abonné aux seconds rôles, il est ici absolument parfait dans la peau de ce serial-killer à la sexualité ambivalent et amateur de music rock.
Respectant au maximum le bouquin dont il s'inspire ''le gore en moins'' (d'après mes recherches) que je n'ai pas lu d'ailleurs quel dommage, Michael Mann signe un film totalement à part, dont l'apparente lenteur et l'estétic peuvent rebuter, mais, qui s'avère beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Beaucoup considèrent cette version comme la meilleur d'ailleurs, j'ai quant même préféré la version Hopkins, je n'irais pas jusqu’à crier au chez-d’œuvre, mais force est d'admettre que Manhunter (le sixième sens) constitue une œuvre bourré de qualité, remplit d'une bande original quasiment hypnotique et que tout cinéphile se doit de voir au moins une fois.
Un complément parfait pour une pizza.