Ah, les polars des années 80 !!
D'une manière générale, je trouve que l'esthétisme des polars des années 80 a sacrément mal vieillie, surtout dans le cinéma français, les rendant presque tous peu regardables.
Les films avec Belmondo tournés à cette époque ne font pas exception à la règle ; excepté "Le professionnel" (et encore, je n'arrive plus à le voir à cause de sa musique me renvoyant à Royal Canin), tous sont d'une laideur sidérante, et il faut le dire, sans nul autre intérêt que celui de la nostalgie, quand on regardait ces films à la télévision durant notre enfance.
Or, il se trouve que je n'avais jamais vu "Le solitaire", et Jean-Paul Belmondo est lui-même le pire critique de son film en disant que c'est le polar de trop, et c'est vrai qu'on ne voit pas ce que Bébel est allé faire dans cette galère.
Outre la surprise de le voir faire très peu de cascades (une seule en voiture, et une autre quand il saute du rebord d'un immeuble, mais là, le montage nous laisse imaginer que le saut fut très léger), et débiter des phrases à la Michel Audiard (qui fut envisagé aux dialogues, avant qu'il ne disparaisse) du pauvre, c'est assez misogyne (99% des femmes du film doivent être des putes ou des chaudes), homophobe (les amateurs de sodomie seront ravis), le rythme est plombé par un gamin, le fils du partenaire de Bébel, qui est un vraie tête-à-claques et qui est trimballé en permanence dans les basques de notre héros.
Je ne parlerais pas du rythme amorphe, qui donne l'impression que Bébel a l'air fatigué, et de la musique, qui reste par contre assez sympa.
L'échec du film clôturera la page "polars" de Belmondo, mais de quelle manière ! Il vaut mieux en garder l'image de Joss Beaumont (Le professionnel) et oublier tout ce qu'il a fait après en tenant un pétard.