Le film n'existe que pour et par Belmondo et son récurrent personnage de flic musclé. On dira même, à considérer l'indigence des seconds rôles, que c'est à un one-man-show que se livre l'acteur, au demeurant un numéro perso fort médiocre. Car le commissaire Stan qu'incarne Belmondo est un personnage grossier, pour ne pas dire grotesque tant est est creux. La composition du comédien relève de l'auto-caricature dans un rôle qui le borne à jouer ostensiblement de sa carrure et à débiter des mots d'esprit qui n'en sont pas. Les dialogues sont d'ailleurs le plus souvent mauvais, qui ont surtout pour effet secondaire et malvenu de placer les personnages, et le premier d'entre eux, dans des postures aussi fausses que maladroites.
Le scénario, très élémentaire, est une addition de clichés du cinéma policier qui forment une intrigue sans imagination, sans ambition, faisant quelques incursions dans un milieu glauque et cosmopolite de Paris, avec quelque accent raciste au passage. Ainsi, le flic Stan entend épingler cette brute épaisse qui a buté son coéquipier et ami Simon. Consécutivement, le commissaire est amené à jouer
le parrain d'un orphelin blondinet
(histoire d'humaniser un peu le personnage). Cet aspect du rôle est, pour autant, dépourvu de rigueur et de sincérité. Ce polar ne fait honneur ni à Deray ni à son interprète principal, que l'on sent, l'un et l'autre, peu concernés.