Les Héros ne sont pas morts

Adaptation d’un manga de Jirō Taniguchi, le Sommet des Dieux nous emmène dans la quête d’un journaliste voulant retrouver un mythique appareil photo qui pourrait prouver le succès d’une ascension de l’Everest par l’alpiniste britannique Georges Mallory.

N’ayant vu aucune image du film avant la séance, je ne savais à quoi à m’attendre, pas à un résultat aussi prenant dans l’histoire qui y est dépeint, qu’artistiquement réussi.
Le récit mêle recherches documentaires, succès et échecs au passé d’un alpiniste à la conquête du monde, et ascensions épiques de personnages toujours plus seuls face au poids d’une montagne toujours plus traître.

Le son est peut être l’élément le plus réussi du film avec plusieurs séquences sans dialogue où les éléments - neige qui craque, vent qui souffle, pic qui creuse la terre - sont rendus à travers une atmosphère complète qui suffit presque à nous emporter tout à côté des alpinistes, sur les pentes de l’Everest.

Au coeur du récit, une simple question : « Pourquoi ? ».
Pourquoi toujours plus haut ? pourquoi toujours difficile ? pourquoi toujours plus près de la mort ?
Le film de Patrick Imbert y apporte une réponse tout aussi simple dans la bouche du personnage d’Habu : « C’est comme ça ».

L’alpiniste n’est peut être finalement qu’un prétexte pour un récit de passion et d’héroïsme, beaucoup plus vrai que l'ensemble des derniers principaux films de super-héros qui privilégient la CGI spectaculaire au souffle de l’épique. Les paysages d’animation épurés de montagne qui servent de décors au récit sont grandioses de simplicité pour rendre compte de la dualité des éléments, violents et magnifiques.

Le chemin vers les sommets est peuplés de héros : des êtres mi-homme plein de leurs faiblesse, mi-dieu de part leurs exploits surnaturels, qui écrivent leur mythe à chaque pas arraché à la neige, à chaque coup de pic percé dans la glace, à chaque sommet gagné face à la montagne.