Le Homard nous plonge dans un univers complètement loufoque qui part d’un élément phare : tout individu célibataire doit se rendre à l’Hôtel et à 45 jours pour se trouver un nouveau partenaire, sans cela il se verra transformer en l’animal de son choix. Dans cet univers très froid où le sentiment amoureux n’existe pas, le personnage principal doit se mettre en quête du point commun, de l’élément qui va lui permettre de se rapprocher d’une femme pour ne pas finir en homard. Dès lors, tous les stratagèmes sont bons pour s’inventer des points communs et passer de la single room au lit Queen size, récompense des heureux visiteurs qui ont trouvé leur partenaire à l’Hôtel. Les situations absurdes s’enchaînent et l’Hôtel devient un lieu insupportable mais tout fois extrêmement comique dans sa volonté à détruire l’image de l’individu solitaire qui risque la mort à chaque minute sans partenaire, autant pour le spectateur que pour le personnage principal qui ne peut que s’enfuir. L’absurdité du film n’est cependant pas dépourvu de sens : la pression sociale pour le solitaire qui n’a pas trouvé son âme sœur, une société où tous les individus sont proches les uns des autres mais qui ne se parlent pas, des sentiments émoussés … ces éléments desquels on rit franchement en regardant ce film résonne avec notre société contemporaine.
Le seul petit bémol réside pour moi dans une fin quelque peu inachevée, qui laisse planer un suspens qui n’apporte pas beaucoup au film. Célibataires et personnes en couples de ce monde, n’hésitez pas à signer pour une visite de l’Hôtel, vous aurez le droit à l’apparition des trois personnages mythiques de ce film : le chameau, le flamand rose, et le poney à la crinière soyeuse dont l’apparition est autant soudaine que fabuleuse, le tout dans une atmosphère boisée et mystérieuse.