Un tel objet de fascination. Que dire? A part exprimer par la poésie ces envolées lyriques. Cette beauté d'un regard. D'un jet d'eau s'évaporant sur une pierre brûlante. De ce mysticisme guidant les personnages. Nous ne savons pas d'où ils viennent, ce qu'ils font pour vivre, et pourtant, nous sommes fascinés par ces figures poétiques. Est-ce d'abord cette fille, Elena Kan, dont la beauté simple et parfaite envole cet esthétisme au-delà de notre conscience? Ou bien est-ce cette confrontation entre différents peuples guidant les images d'un soleil Kazakh étincelant?
Lors du commencement, nous ne savons rien. Juste le sommeil paisible d'un père, au sein du coffre de sa camionnette, face au soleil, la tête posée sur un mouton. Le réveil surgit, mais la lenteur demeure. Une lenteur enivrante, nous transportant dans un voyage vers les steppes Kazakhs. Puis nous découvrons ce qu'il se passe, peu de contact humain, attitudes étonnantes mais ayant toujours l'air lucide, sous des plans d'une sublime beauté.
Puis arrive l'élément perturbateur ( ou en tout cas, ce qui paraît l'être), et c'est ainsi que démarre la beauté de l'histoire. Les agissements de cet occidental parvenant à simplement faire esquisser un sourire auprès de cette magnifique jeune fille nous fait frémir la profondeur de notre âme. Celle nous faisant tomber amoureux d'une simple fille jouant un rôle dans un simple film. Serait-ce absurde? Ou bien le témoignage de la puissance de cet art? L'oeuvre n'en demeure que plus sublime, nous fournissant une beauté aussi bien esthétique que silencieuse, touchante et émouvante. Puissant et baroque.
Je me permettrai de comparer cette oeuvre avec un film Géorgien étant sorti l'année dernière. Ce dernier se nommait "La terre éphémère", c'était un film de George Ovashvili. Ce dernier était tout aussi magnifique, et se basait aussi sur la solitude, le silence, le cadre historique, et les relations entre un père et une fille magnifique bordé par un esthétisme de grande audace. Mais ce qui manquait bien à ce dernier, c'était l'amour. Car c'est de cet amour dont "Le souffle" tire toute sa force. C'est cette chose étrange nous faisant, sourire, pleurer et nous évader ! C'est de cet manière où ce film puise son énergie puissante et belle.
Mais la beauté est éphémère. L'histoire nous rattrape. Le pouvoir nous rattrape. Le souffle retentit. Ce moment est sublime. Ce moment est affreux. Ce moment est mystérieux. Il faut le découvrir. C'est une expérience de cinéma à part entière. Quelque chose que nous devons ressentir, quelque chose que nous devons vivre !
Vive la beauté !
Vive la vie !
Vive l'amour !
Vive le cinéma !
Vive le silence !