Au commencement était le souffle et pourtant dans son film, Alexander Kott en a privé ces protagonistes leur coupant ainsi le sifflet. Mais c'est sans doute pour mieux écouter le murmure du vent qui balaye la steppe kazakhe, le frisson qui secoue les amours naissants, le long soupir d'une vie rude (qui rappelle le duo du Cheval de Turin de Bela Tarr) ou encore cette légère bise qui nous fait croire à nos aspirations. Enfin, le souffle, celui qui entretient la vie comme la fait cesser si on s'avise de souffler un peu trop fort. Très beau film sans parole, lunaire et poétique, qui de par sa tragédie fait vaciller la petite flamme en chacun.