Le premier opus avait ce côté enragé, sincère, hyperviolent, avec une seule intrigue.
John Woo ne voulait pas faire de suite, le producteur Tsui Hark le voulait absolument : les deux hommes se sont écharpés sur le tournage de ce deuxième opus, où chacun aurait tourné une partie. Le film dure une heure quarante, on a l’impression qu’il dure six heures.
Le truc paradoxal, c’est que l’opus, outre qu’il ne sert à rien, est donc bien moins bon que le premier mais le doublage français est bien meilleur !
L’intrigue de départ : Tze-ho et Tze-kit se sont réconciliés, Tze-ho peut ressortir de tôle si il infiltre un gang que voudrait coincer son frère. C’est bien tout ça et les acteurs sont au top.
Parallèlement à New York, Ken Gor, le frère jumeau de Mark (décédé à la fin du premier opus) tient un restaurant et à la réputation d’un homme à qui on ne la fait pas, comme il le montre à un type qui insulte et jette son riz, le forçant à bouffer : la scène dure au moins dix minutes, c’est de trop mais ça marche. Et il y a Si Lung, accusé d’un meurtre à Hong-Kong, voyant la fille d’un de ses amis se faire tuer, traumatisé, incapable de parler : Ken va beaucoup l’aider pour des scènes qui ne servent à rien. Tout ce qu’on attend, en fait c’est comment Ken va rejoindre Tze-ho et Tze-kit à Hong-Kong pour massacrer l’autre gang : ça tire un peu sur la corde, afin le célèbre final dans une maison : c’est jouissif mais c’est brouillon.
Il y a des tas de scènes qui ne servent à rien, les acteurs – en particulier Chow Yun-Fat en fait des caisses, mais là, c’est de trop, parce que les scènes où il surjoue sont absolument ridicules (tu as Michel Vigné en VF derrière qui fait un super boulot).
Faire une suite aussi nulle après un premier opus qui est quasi un chef d’œuvre : faut le faire.